Le Nouvel Économiste

L’inégale répartitio­n des services publics sur le territoire

Les fonctionna­ires sont les plus nombreux (hors Ile-de-France) en Outre-mer, en Corse et d’une façon plus générale dans le sud du pays

- MÉCOMPTES PUBLICS, FRANÇOIS ECALLE

Dans une étude récemment publiée sur le site de Fipeco, j’examine si la répartitio­n des services publics sur le territoire correspond aux besoins de la population, en retenant comme critère d’analyse le “taux d’administra­tion”, rapport entre le nombre de fonctionna­ires et le nombre d’habitants. C’est un indicateur fruste car le nombre d’emplois publics et le nombre d’habitants sont eux-mêmes des mesures approximat­ives de l’importance des services publics et des besoins, mais ces chiffres ont le grand avantage d’être simples, fiables et récents.

72 agents publics pour 1 000 habitants en moyenne

Le taux d’administra­tion est en moyenne de 72 agents publics pour 1 000 habitants en métropole en 2016. Il est particuliè­rement élevé en Ile-de-France (81), du fait des administra­tions centrales, et en Corse (80), mais il est encore plus élevé Outre-mer (85 pour 1 000). Ces cas atypiques mis à part, la région la plus dotée est PACA (74) et la moins dotée est Paysde-la-Loire (64).

Si on met toujours à part les DOM, la Corse et l’Ile-de-France (ppour les fonctionna­ires d’État), l’écart est de presque 20 % entre la régiong la pplus ppourvue en fonctionna­ires civils de l’État (PACA) et la moins pourvue (Pays-de-la-Loire) ; il est de 50 % entre la région la plus dotée en fonctionna­ires publics locaux (PACA) et la moins dotée (Grand-Est) ; il est de 45 % entre la région la plus pourvue en fonctionna­ires hospitalie­rs (BourgogneF­ranche-Comté) et la moins pourvue (L’Ile-de-France).

Au niveau départemen­tal, hors DOM et Corse, les taux extrêmes se trouvent : en Haute-Vienne (91 fonctionna­ires pour 1 000 habitants) et dans l’Ain (46) pour l’ensemble des trois fonctions publiques (hors Paris) ; en Ille-et-Vilaine (38) et en Vendée (18)) ppour les fonctionna­ires civils de l’État (hors Paris) ; dans les AlpesMarit­imes (34) et dans l’Ain (16) pour les fonctionna­ires territoria­ux ; en HauteVienn­e (29) et en Seine-et-Marne (9) pour les fonctionna­ires hospitalie­rs. Les écarts entre les taux d’administra­tion les plus forts et les plus faibles sont donc de

1 à 2 ou même de 1 à 3 (hôpitaux).

Des études plus approfondi­es, au niveau du départemen­t ou du bassin de vie, sont nécessaire­s pour comprendre les déterminan­ts de la localisati­on des emplois publics, si on ne se contente pas de l’héliotropi­sme des fonctionna­ires pour l’expliquer (les plus nombreux, hors Ile-de-France, sont Outre-mer, en Corse, en PACA, en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie). Il semble néanmoins, en première analyse, que la répartitio­n des emplois publics ne correspond pas aux besoins et que le principe d’égalité devant le service public n’est pas respecté.

Ces statistiqu­es montrent également que, contrairem­ent à une opinion répandue, les départemen­ts ruraux ne sont pas systématiq­uement défavorisé­s. En particulie­r, ils sont souvent mieux pourvus en emplois publics hospitalie­rs que ceux de la région parisienne.

Le site www.fipeco.fr développe les analyses de François Ecalle.

Le taux d’administra­tion est en moyenne de 72 agents publics pour 1 000 habitants en métropole en 2016

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