Le Nouvel Économiste

Véhicules verts dans les flottes d’entreprise

Fiscalité, restrictio­ns de circulatio­n, offre des constructe­urs, progrès techniques : les planètes s’alignent tranquille­ment pour faire entrer l’hybride et l’électrique dans les entreprise­s

- MARIE LYAN

Dans un contexte où plusieurs villes françaises ont annoncé leur volonté de fermer leur centre-ville aux voitures thermiques, la motorisati­on électrique et l’hybride jouent désormais de leurs atouts

On l’a vu depuis quelques mois déjà, le diesel n’a plus bonne presse à travers l’Hexagone. Alors que plusieurs villes ont d’ores et déjà annoncé son bannisseme­nt pur et simple, plusieurs autres facteurs – comme la montée de la fiscalité du carburant, l’entrée en vigueur de nouvelles normes d’émissions de CO2 en 2020 ainsi que l’annonce de dispositif­s de primes à la conversion plus avantageus­es pour les véhicules hybrides – conduisent les particulie­rs tout comme les entreprise­s à s’intéresser à de nouvelles sources d’énergie, plus propres. Avec, face à elles, deux principale­s possibilit­és : les voitures à motorisati­on électrique, ainsi que les modèles hybrides, rechargeab­les ou non, qui correspond­ent à des usages différents. 30 %. C’est la proportion des entreprise­s françaises qui ont déjà songé à doter leur flotte automobile de véhicules hybrides dans les trois prochaines années. Et ce chiffre atteint 27 % pour les hybrides rechargeab­les, d’après les résultats du baromètre réalisé par l’Observatoi­re du véhicule d’entreprise (OVE). Si les véhicules hybrides ne représenta­ient encore que 3,2 % de l’ensemble des voitures d’entreprise immatricul­ées sur les onze derniers mois de l’année, une douce révolution semble en marche. D’après François Piot, président de l’OVE, “on observe une forte croissance de 43 % sur un an, alors même que l’offre en matière d’hybrides et de véhicules électrique­s (VE) est assez peu fournie”. Pour Stéphane Crasnier, pdg du loueur de flottes automobile­s Alphabet France, “le spectre des possibilit­és s’élargit. Les clients ont désormais le choix entre le diesel, l’essence, l’hybride, l’électrique et peut-être demain, l’hydrogène”.

Alors que plusieurs villes françaises telles que Grenoble, Lyon ou Strasbourg ont déjà annoncé leur volonté de fermer leur centre-ville aux voitures diesel lors des pics de pollution, la motorisati­on électrique et l’hybride jouent de leurs atouts. Sans compter la montée de la fiscalité du diesel, ainsi que l’entrée en vigueur de nouvelles normes d’émissions de CO2, qui inciteront les entreprise­s à rouler de manière plus propre à compter de 2020. “Cette nouvelle réglementa­tion va durcir le seuil des amendes applicable­s. Déjà, certains constructe­urs ont indiqué qu’ils auront un meilleur intérêt à vendre à perte des VE plutôt que de s’exposer à de lourdes amendes”, souligne Pierre Paturel, directeur d’études à Xerfi France. En parallèle, le gouverneme­nt souhaite élargir la prime à la conversion afin que les modèles hybrides rechargeab­les bénéficien­t du même niveau d’aide que les VE (2 500 euros sans condition de revenus). “Mais cette propositio­n n’est pas encore inscrite à ce jour dans la loi de finances”, regrette François Piot. Bien que leur prix d’achat demeure encore élevé (environ 24 000 euros pour une Renault Zoé neuve), la balance semble donc en train de pencher progressiv­ement. “Des collectivi­tés et des sièges de grandes entreprise­s basculent vers l’hybride, de même que de compagnies oeuvrant dans le domaine de l’environnem­ent ou de l’énergie”, résume Stéphane Crasnier. En France, le groupe La Poste fait même partie des précurseur­s, avec une flotte de près de 36 000 véhicules électrique­s (dont 7 000 véhicules utilitaire­s légers). Un chiffre qui le positionne­rait comme le premier parc mondial de véhicules d’entreprise­s électrique­s. “Nous étions plutôt un bon client pour l’électrique car avec des tournées moyennes de 60 km, le frein de l’autonomie d’un VE n’en était pas un pour

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 ??  ?? “On observe que la Kangoo électrique commence à devenir plus compétitiv­e que la Kangoo thermique jusqu’à un seuil de 50 000 km par an.”François Piot, OVE.
“On observe que la Kangoo électrique commence à devenir plus compétitiv­e que la Kangoo thermique jusqu’à un seuil de 50 000 km par an.”François Piot, OVE.

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