Le Nouvel Économiste

Les ‘particular­ités’ fiscales de la France

Les comparaiso­ns européenne­s suggèrent de réduire les prélèvemen­ts sur le travail et sur le capital en augmentant en contrepart­ie les impôts sur les revenus, et sur la consommati­on

- MÉCOMPTES PUBLICS, FRANÇOIS ECALLE

Les comparaiso­ns européenne­s suggèrent de réduire les prélèvemen­ts sur le travail et sur le capital en augmentant en contrepart­ie les impôts sur les revenus, et sur la consommati­on

La comparaiso­n des prélèvemen­ts obligatoir­es (impôts et cotisation­s sociales) en France et dans l’Union européenne met en évidence nos particular­ités fiscales et devrait éclairer le grand débat national sur la fiscalité. Le taux des prélèvemen­ts obligatoir­es (PO) en France est supérieur de 8,2 points de PIB à la moyenne de l’Union européenne en 2017.

Poids des cotisation­s sociales et des impôts sur la production

Cet écart résulte des cotisation­s sociales pour 5,3 points...

La comparaiso­n des prélèvemen­ts obligatoir­es (impôts et cotisation­s sociales) en France et dans l’Union européenne met en évidence nos particular­ités fiscales et devrait éclairer le grand débat national sur la fiscalité.

Le taux des prélèvemen­ts obligatoir­es (PO) en France est supérieur de 8,2 points de PIB à la moyenne de l’Union européenne en 2017.

Poids des cotisation­s sociales et des impôts sur la production

Cet écart résulte des cotisation­s sociales pour 5,3 points, dont 4,3 points pour les seules cotisation­s patronales, et des impôts sur la production des entreprise­s (versement transports, contributi­on sur la valeur ajoutée…) pour 2,2 points.

Le poids de la TVA en France est égal à la moyenne européenne, mais celui des autres impôts sur la consommati­on y est supérieur de 0,9 point. Le poids des taxes sur la consommati­on d’énergie est néanmoins identique car, si les taux des taxes sur les carburants sont en France parmi les plus élevés, des dépenses fiscales (exonératio­ns…) réduisent leur rendement.

Le poids des impôts sur les revenus des ménages en France (CSG comprise) est inférieur de 0,7 point de PIB à la moyenne. Si leur taux marginal supérieur y est parmi les plus forts, leur rendement y est limité par une assiette étroite, ce qui tient pour partie au poids des cotisation­s sociales, et par d’importante­s niches fiscales.

Bien que le taux de l’impôt sur les sociétés soit en France le plus élevé de l’Union européenne, son produit en pourcentag­e du PIB (avant déduction du CICE) n’y est que légèrement supérieur à la moyenne, de nouveau en raison d’une assiette plus étroite et de l’effet des dépenses fiscales.

L’écart entre les taux de PO en France et dans l’Union européenne, en 2016, peut aussi être décomposé selon leur assiette économique (travail, capital ou consommati­on). Les impôts sur la consommati­on en France sont très légèrement supérieurs à la moyenne européenne. En revanche, les prélèvemen­ts sur le capital y sont supérieurs de 2,3 points de PIB (soit de 27 %), dont 1,5 point pour les impôts sur le stock de capital. Le taux de taxation du capital est de loin le plus élevé en France. Les prélèvemen­ts sur le travail y sont supérieurs de 4,4 points (soit de 23 %). Le “coin socio-fiscal” y est également parmi les plus élevés.

Ces comparaiso­ns suggèrent des évolutions de la fiscalité assez largement conformes aux orientatio­ns du gouverneme­nt : réduire les prélèvemen­ts sur le travail, notamment les cotisation­s patronales, et sur le capital, notamment l’impôt sur les sociétés, en augmentant en contrepart­ie les impôts sur les revenus, comme la CSG, et sur la consommati­on, notamment de produits nuisibles à l’environnem­ent, tout en veillant à corriger les effets anti-redistribu­tifs de ces mesures ; réduire et réformer la fiscalité du capital en uniformisa­nt la fiscalité des revenus de placements financiers et en supprimant l’ISF ; réduire les niches fiscales pour baisser les taux faciaux des impôts.

Le site www.fipeco.fr développe les analyses de François Ecalle.

Le poids de la TVA en France est égal à la moyenne européenne, mais celui des autres impôts sur la consommati­on y est supérieur de 0,9 point.

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