Un féru de droit très “politique”
Lors de ses études à Sciences Po Bordeaux, Bernard Cazeneuve, 54 ans, avait déjà la fibre politique : il dirige la fédération du mouvement des Jeunes radicaux de gauche de Gironde, puis devient membre du bureau national du MRG avant d’adhérer au Parti socialiste. Et démarre ensuite une carrière dans le privé comme juriste à la Banque populaire, avant d’intégrer plusieurs cabinets ministériels (deThierry de Beaucé, secrétaire d’État chargé des Relations culturelles internationales, puis chef de cabinet d’Alain Vivien, secrétaire d’État chargé des Affaires étrangères, et de Charles Josselin, secrétaire d’État à la Mer, en 1993).
Ce proche de Laurent Fabius est élu député et maire d’Octeville de 1995 à 2000, puis de Cherbourg-Octeville de 2001 à 2012, et devient président de la communauté urbaine de Cherbourg. Il poursuit en parallèle une carrière juridique, juge titulaire à la Haute Cour de justice et à la Cour de justice de la République pour la durée de son premier mandat de parlementaire, puis avocat au barreau de Cherbourg-Octeville en 2003. Il défend le “non” au référendum sur le traité constitutionnel européen en 2005. Il rejoint comme avocat non-associé l’équipe“Public, réglementaire et concurrence” du cabinet parisien de droit des affaires August Debouzy. Bernard Cazeneuve abandonne ses mandats électifs en 2012, après sa nomination comme ministre délégué aux Affaires européennes dans le gouvernement Ayrault. Puis il devient ministre délégué au Budget, et en avril 2014, ministre de l’Intérieur. Il succède ensuite à ManuelValls comme Premier ministre. En juillet 2017, Bernard Cazeneuve reprend sa carrière d’avocat en intégrant le cabinet August Debouzy à Paris, au sein du département “Contentieux-Arbitrage-Pénal des affaires”. Simultanément, il assure un cours aux étudiants en master de la spécialité sécurité et défense de l’école d’affaires publiques de Sciences Po Paris. Il est l’auteur de ‘ Karachi, L’Enquête impossible’ (Calmann-Lévy) et de‘ Chaque jour compte’ (Stock).