“Le juriste est en interaction quotidienne avec les opérationnels et est généralement consulté beaucoup plus tôt sur un projet”
Avec la loi Macron, le débat sur la place du juriste avait été relancé fin 2017. Si elle avait été votée, cette loi aurait permis aux juristes travaillant en entreprise depuis au moins cinq ans de demander à devenir avocat en passant un examen de déontologie. Mais cette disposition du projet de loi, ayant fait l’objet d’une vive controverse au sein de la profession, avait été retirée. “Certains y voyaient l’arrivée de concurrents moins bien préparés, soumis à des règles différentes, contribuant à une dévalorisation des prestations”, expliquait alors le barreau de Paris. Aujourd’hui, de nombreux avocats d’affaires estiment que la rivalité avec les juristes est un débat obsolète. Selon Jean-Gabriel Flandrois, associé chez Gide et spécialiste fusionacquisition : “nous ne sommes pas en compétition avec les juristes d’entreprises. Notre intervention est assez différente. Le juriste est en interaction quotidienne avec les opérationnels et est généralement consulté beaucoup plus tôt sur un projet. Il a également un rôle d’explication de la règle au quotidien, ce que nous ne faisons pas”.
La montée en compétences et en technicité des juristes est largement soulignée.“Il y a 20 ans, les juristes n’étaient pas aussi spécialisés. Aujourd’hui, les directeurs juridiques ont souvent été avocats, parfois même associés dans de grands cabinets internationaux, argumente Arthur Dethomas, associé du cabinet Dethomas Peltier Juvigny. Nous sommes leurs partenaires. Auparavant, sur une opération de fusion-acquisition, les avocats prenaient tout en main dès le début. Aujourd’hui, les juristes étant devenus très solides techniquement, beaucoup de choses se font en interne. Ils ont ainsi réduit le champ de nos interventions à des choses qui sont plus à haute valeur ajoutée”.