Le Nouvel Économiste

Portage salarial ou portage entreprene­urial ?

Le seul client de la société de portage entreprene­urial est l’indépendan­t, qui lui donne pouvoir d’agir pour son compte dans la gestion administra­tive de son activité

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“La différence fondamenta­le entre le portage salarial et le portage entreprene­urial est que le premier est régi par le Code du travail : en cas de conflit entre la société de portage et le salarié porté, c’est le conseil des prud’hommes qui sera compétent. En portage entreprene­urial, le contrat de mandat entre l’indépendan­t porté et la société de portage est régi par le tribunal de grande instance”, explique Josette Londé, présidente de l’Union nationale des entreprise­s de portages spécialisé­es (Uneps). Il n’y a pas de relation tripartite entre les acteurs en portage entreprene­urial : la société de portage entreprene­urial ne signe aucun contrat avec le client de l’indépendan­t porté, et n’a donc aucun lien juridique avec lui. Le seul client de la société de portage entreprene­urial est l’indépendan­t qui lui donne pouvoir d’agir pour son compte dans la gestion administra­tive de son activité. Le chiffre d’affaires de l’indépendan­t porté est versé par la société de portage entreprene­urial avec un bulletin de paie lui permettant de bénéficier du régime général au lieu du RSI. L’entreprene­ur porté se trouve ainsi dans “la même situation qu’un président de Sasu (société par actions simplifiée unipersonn­elle) : il reçoit son chiffre d’affaires avec un bulletin de salaire et bénéficie du régime général de la Sécurité sociale”, explique Josette Londé. En revanche, l’indépendan­t porté ne verse pas de cotisation­s à Pôle emploi et ne peut donc pas bénéficier d’indemnités de chômage. En portage salarial, un salaire mensuel brut au moins égal à 75 % du plafond de la Sécurité sociale (2 483 euros en 2018) doit être versé au salarié porté pour un temps plein. De son côté, l’indépendan­t porté n’a aucune obligation de rémunérati­on mensuelle minimum. Enfin, “les adhérents de l’Uneps peuvent bénéficier d’une innovation juridique permettant d’avoir une exonératio­n de charges sociales sur la plus grande partie du chiffre d’affaires au-delà de 50 000 euros”, souligne Josette Londé.

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