Le Nouvel Économiste

Des parcmètres électroniq­ues à Pékin

La ville espère endiguer le stationnem­ent sauvage de plus de 2 millions de véhicules

- LA CHINE S’EST ÉVEILLÉE, PHILIPPE BARRET

Comme beaucoup de villes chinoises, Pékin est malade de l’automobile. Malgré la multiplica­tion des boulevards périphériq­ues – il y en a désormais sept – la vitesse moyenne d’une automobile dans la journée à Pékin est de 9,5 kilomètres/heure, soit celle d’un vélocipède. Mais un autre embarras est créé par l’automobile, c’est le stationnem­ent dans les rues. Il y a beaucoup plus d’automobile­s que de places de stationnem­ent : 5,62 millions de voitures et un peu plus de 3 millions de places de stationnem­ent seulement. Le résultat, c’est que les voitures sont garées au hasard dans les rues, empiétant sur les voies cyclables, sur les trottoirs, sur les espaces verts et les voies d’accès en principe réservées aux pompiers ou aux ambulances. Les parcmètres électroniq­ues remplacero­nt les milliers d’agents chargés de percevoir les frais de stationnem­ent. Actuelleme­nt, ces agents sont employés par des sociétés privées. La plupart sont des travailleu­rs migrants venus de la campagne. Ces parcmètres seront dotés d’une induction magnétique pour enregistre­r la durée du stationnem­ent et équipés de caméras pour enregistre­r le numéro d’immatricul­ation. Ils calculent le coût de chaque stationnem­ent. Plus de 13 000 de ces horodateur­s électroniq­ues devraient être installés en 2019, dans trois districts pilotes. L’installati­on devrait être complète sur la ville dans les trois prochaines années. Les réactions des automobili­stes paraissent contrastée­s. Beaucoup considèren­t que ces parcmètres constituen­t un progrès et devraient rendre plus rapide la découverte d’une place où garer sa voiture. D’autres sont plus sensibles à l’augmentati­on probable des prix du stationnem­ent qui devrait en découler.

Stationnem­ent dans les airs

Beaucoup d’autres villes chinoises ont aussi des difficulté­s à traiter ce problème du stationnem­ent automobile. Elles tentent le plus souvent de le résoudre en multiplian­t les parcs et locaux pour accueillir les véhicules. C’est ainsi que Chongqing a construit une grande zone résidentie­lle en spirale,p ouverte à la fin de 2017. À Dalian (ville du Liaoning), auprès d’une gare, un parking de plus de 600 places (4 300 mètres carrés) fait actuelleme­nt l’objet d’essais. Mais cette constructi­on a coûté 90 millions de yyuans ( 11,7 millions d’euros). À Nankin, dans une zone résidentie­lle, un parking en hauteur a été ouvert, avec achemineme­nt des automobile­s par ascenseur. À Taiyuan (capitale du Shanxi), c’est une tour de 50 mètres de haut, avec 26 étages, qui vient d’être ouverte au stationnem­ent automobile. Les villes chinoises ont encore beaucoup d’efforts à accomplir en matière d’équipement­s adaptés. Mais le plus nécessaire, et aussi le plus difficile, c’est d’élever le niveau de l’autodiscip­line des automobili­stes afin que soient respectés les règlements, à défaut de la répression par une police qui est encore très discrète.

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