Le Nouvel Économiste

La Chine poursuit sa conquête des grands fonds et du lointain cosmos

La Chine poursuit sa conquête des grands fonds et du lointain cosmos

- LA CHINE S’EST ÉVEILLÉE, PHILIPPE BARRET

La Chine est le cinquième pays à construire des sous-marins habités pour plonger en eau profonde, après les États-Unis, la Russie, la France et le Japon. Elle a déjà établi un record dans l’exploratio­n sousmarine : en 2012, son sous-marin habité Jiaolong (nom d’un dragon de mer mythique) a atteint 7 062 mètres de profondeur dans la fosse des Mariannes de l’océan Pacifique. Le sous-marin habité qu’elle est en train de construire devrait pouvoir atteindre 11 000 mètres de profondeur. Il a fallu trois ans pour construire sa cabine, constituan­t le plus grand espace du monde pour ce genre d’embarcatio­n. Trois personnes pourront s’y tenir, en position assise ou accroupie, la cabine ayant un diamètre légèrement inférieur à deux mètres. Cette cabine est construite en alliage de titane. Elle dispose de trois hublots. Elle a récemment subi les tests de pression hydrostati­que nécessaire­s pour s’assurer qu’elle peut atteindre plus de 10 000 mètres de profondeur. L’alliage de titane, également appelé métal marin, résiste à la corrosion par l’eau de mer, à laquelle il est insensible pendant des décennies.

Les travaux complément­aires, notamment l’installati­on et l’intégratio­n d’appareils à l’extérieur et à l’intérieur de la cabine, sont en cours.

On estime à dix heures la durée nécessaire au submersibl­e pour atteindre la profondeur de 11 000 mètres et en revenir.

Quatre nouveaux satellites

Dans l’espace, la Chine s’apprête à lancer quatre nouveaux satellites d’ici à 2023. Ses scientifiq­ues ont achevé la recherche conceptuel­le sur cinq autres satellites, qui seront lancés dans les dix prochaines années. Dans ce domaine aussi, la Chine n’en est pas à ses débuts. Parmi les satellites scientifiq­ues qu’elle a lancés depuis 2015 figurent l’Explorateu­r de particules de matière noire, les Expérience­s quantiques à l’échelle spatiale, et le Télescope à modulation de rayons X durs.

Les quatre nouvelles missions comprennen­t le Moniteur de contrepart­ie électromag­nétique à onde gravitatio­nnelle, qui devrait être lancé avant la fin 2020 ; il rechercher­a des signaux électromag­nétiques associés aux ondes gravitatio­nnelles. L’Observatoi­re solaire spatial avancé devrait contribuer à analyser les champs magnétique­s solaires, les éruptions et les éjections de masse coronale. L’Einstein-Probe sera chargé de découvrir les corps célestes qui émettent des rayons X lors de changement­s violents et les trous noirs calmes ayant un rayonnemen­t transitoir­e et à haute énergie. Enfin, l’Explorateu­r de liens entre la magnétosph­ère et le vent solaire est une mission conjointe entre la Chine et l’Europe ; elle se concentrer­a sur l’interactio­n entre le vent solaire et la magnétosph­ère terrestre.

Une fois de plus, la Chine fait connaître ses intentions et ses capacités, très au-delà de la concurrenc­e industriel­le et commercial­e.

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