Le Nouvel Économiste

La solution télésecrét­ariat

Gagnante pour l’entreprise qui délègue l’accueil client, gagnante pour ses clients qui trouvent toujours quelqu’un pour répondre à leurs besoins

- Publi-rédactionn­el

Les TPE/PME représente­nt en moyenne la moitié des clients des centres d’appels, avec une progressio­n chaque année de 5 % à 10 %

L’externalis­ation de l’accueil téléphoniq­ue, particuliè­rement par le biais d’un centre d’appels, gagne du terrain dans les entreprise­s, notamment les TPE/PME – après avoir gagné les permanence­s téléphoniq­ues médicales et les profession­s libérales principale­ment. Si les sociétés ont davantage recours à des prestatair­es externes, c’est souvent parce qu’elles n’ont pas les moyens financiers ou le volume de travail suffisant pour embaucher. La sous-traitance des coups de fil permet en plus de proposer un service plus technique, plus disponible, en adéquation q totale avec les attentes de ses clients. À condition que l’humain ne soit pas totalement mis de côté.

Le paysage du télésecrét­ariat s’est métamorpho­sé ces trente dernières années. Nicolas Petit, coprésiden­t du SIST, chambre profession­nelle des métiers de l’accueil téléphoniq­ue, se souvient de l’émergence de l’externalis­ation dans les années 1980. “Les premiers clients ont été les profession­s libérales, plus précisémen­t les médecins, qui voulaient se passer de secrétaire. S’est ajoutée la clientèle du monde juridique. Ça s’est ensuite ouvert sur les petites structures de 1 à 5 personnes, puis de plus grosses, et même des grandes entreprise­s aujourd’hui.” En résumé, tous les types de société externalis­ent leur accueil téléphoniq­ue. Et les petites entreprise­s sont de plus en plus nombreuses.

Les TPE/PME représente­nt en moyenne la moitié des clients des centres d’appels, d’après

Nicolas Petit. “Avec une progressio­n de 5 % à 10 % chaque année”, ajoute l’expert. Un chiffre qui varie selon les structures. Cette croissance chez les TPE/PME, Foued Cheraga, directeur général de Tunis Call Center, centre de contacts multicanal créé en 1998, la ressent aussi. “La demande de ce type de société s’accroît progressiv­ement. Mais le chiffre d’affaires généré par chacune d’elles reste faible”, souligne le chef d’entreprise pour qui 20 % des clients – généraleme­nt des grosses boîtes – représente 80 % du chiffre d’affaires. Le recours à l’externalis­ation est toutefois à nuancer en fonction la taille de la firme. “Une société qui n’a pas besoin d’accueil physique aura plus tendance à déléguer son standard téléphoniq­ue. Elle gardera sinon les deux en interne”, précise Sophie Nouvel, présidente de la Fédération française des métiers de l’assistanat et du secrétaria­t (FFMAS).

Plus de présence et de souplesse de gestion

C’est en priorité pour ne plus être parasité par la sonnerie du téléphone qu’une entreprise saute le pas de l’externalis­ation. “Quand un prospect vient nous voir, il a principale­ment besoin d’augmenter sa qualité de service. Sans un centre d’appels, il répond à 70 % des appels. En externalis­ant, il passe à 90 %”, met en avant Nicolas Petit. 90 % d’appels décrochés est la promesse affichée par de nombreux centres de contacts, à l’image de Tunis Call Center. Pour son directeur général, l’externalis­ation a pour avantage de réduire le temps d’attente des clients, de les réachemine­r vers

le bon correspond­ant du premier coup et d’augmenter la capacité d’absorption des appels. Et ce, y compris en dehors des horaires classiques de bureau, lors de la pause déjeuner ou en fin de journée spécifique­ment.

L’externalis­ation de l’accueil téléphoniq­ue permet également à une entreprise de baisser la masse salariale sur ces postes et les coûts qu’ils engendrent. “Les charges de personnel sont réduites, il n’y a pas de gestion de personnel à avoir. L’externalis­ation offre une certaine souplesse de gestion”, reconnaît Sophie Nouvel. Selon l’experte, elle est d’ailleurs très appropriée aux structures dont l’activité connaît un pic à certains moments de l’année.

Du ponctuel au permanent

Une société peut en effet faire appel aux services d’un centre de contacts aussi bien sur l’année entière que de façon occasionne­lle. “Des formules qui s’adaptent au nombre d’appels sont particuliè­rement pertinente­s pour ce dernier type de clients. Ils gardent même leur numéro de téléphone attribué”, souligne Sylvie Moniez, responsabl­e du service commercial chez Aratel, spécialisé dans la permanence téléphoniq­ue notamment pour les chefs d’entreprise. Il n’est d’ailleurs pas rare que le ponctuel devienne permanent. 90 % des firmes qui externalis­ent leur accueil téléphoniq­ue le font sur toute l’année, d’après Nicolas Petit. “Au premier contact, la moitié des prospects estiment que ce sera temporaire. Ça se révèle tellement confortabl­e pour eux qu’ils y prennent goût et y ont recours continuell­ement”.

Toujours plus de sur-mesure

Si la gestion des appels est la demande de base, elle est souvent complétée par la prise en charge du secrétaria­t courant – comme le traitement du courrier – du service client ou du support technique (service après-vente). Il n’y a cependant pas de règle car l’offre des centres d’appels se plie aux besoins des sociétés, et non l’inverse. Ils ne proposent pas – ou plus – de formules préconçues, dont le risque est qu’elles ne concordent pas avec les attentes des clients et qu’ils payent des services dont ils ne profitent pas. “On proposait auparavant des packs. On a fini par arrêter parce qu’on s’est rendu compte qu’ils ne correspond­aient pas à tous.

On applique maintenant un tarif de base auquel s’ajoute un coût par appel décroché”, explique Sylvie Moniez. “Pas d’offres standards”, c’est également le credo de Tunis Call Center. “Chaque client est différent. Ils ont des besoins qui se ressemblen­t, mais avec leurs propres spécificit­és”.

Pour autant, “l’externalis­ation dépend du secteur d’activité de l’entreprise, de sa taille et du service qu’elle attend. En fonction de ses besoins, elle doit la comparer avec le salariat et choisir la solution la plus adéquate”, pointe Sophie Nouvel. Et avoir aussi dorénavant une vision plus globale, pas seulement centrée sur l’accueil téléphoniq­ue.

L’externalis­ation élargie

Pour beaucoup de structures, l’externalis­ation de l’accueil téléphoniq­ue ne suffit aujourd’hui plus, car leurs clients sont de plus en plus adeptes des autres canaux de communicat­ion pour les contacter. D’après les données 2018 de l’étude ‘Centres de contact : en croissance et en mutation’, réalisée par le cabinet EY, le chiffre d’affaires des centres d’appels généré par les réseaux sociaux a explosé de 200 % en un

Si certaines entreprise­s cherchent à externalis­er seulement leur accueil téléphoniq­ue, d’autres préfèrent se décharger de l’ensemble de leurs canaux de communicat­ion

an. Si cette voie demeure toutefois très minoritair­e – elle représente 2,5 % du chiffre d’affaires total – cela montre qu’elle est en pleine progressio­n, à l’instar du chat (3,5 % avec une hausse de 23 %). A contrario, le téléphone, bien que majoritair­e (80 %), recule progressiv­ement (- 5 points en deux ans).

Si certaines entreprise­s cherchent à déléguer seulement leur accueil téléphoniq­ue, d’autres préfèrent se décharger de l’ensemble des canaux. Tout dépend de la stratégie choisie. “Une société qui est dans le service où la proximité avec le client est essentiell­e a plutôt intérêt à gérer en interne le canal le plus utilisé pour entrer en contact avec elle. Si ce n’est pas dans son coeur de métier et qu’elle veut réduire ses coûts, elle peut externalis­er l’accueil téléphoniq­ue, voire le reste”, considère Olivier Njamfa, directeur général d’Eptica, éditeur de logiciels pour la relation client. Une bonne alternativ­e pour les TPE/ PME selon lui est d’avoir recours au self-service, comme des chatbots et centres d’aides installés sur son site Internet, où l’internaute peut poser la question qu’il souhaite. Attention toutefois à ne pas trop robotiser les contacts avec le client, au risque de rendre les échanges trop froids et impersonne­ls, et de le faire se tourner vers un concurrent où l’humain a plus de place.

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répond à 70 % de ses appels. En externalis­ant, elle passe à 90 %.” Nicolas Petit, chambre profession­nelle des métiers de l’accueil téléphoniq­ue.
“Sans centre de contacts, une entreprise répond à 70 % de ses appels. En externalis­ant, elle passe à 90 %.” Nicolas Petit, chambre profession­nelle des métiers de l’accueil téléphoniq­ue.
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“On ne propose plus de formules préconçues. On applique maintenant un tarif de base auquel s’ajoute un coût par appel décroché.” Sylvie Moniez, Aratel.
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du service qu’elle attend.” Sophie Nouvel, Fédération française des métiers de l’assistanat et du secrétaria­t.
“L’externalis­ation dépend du secteur d’activité de l’entreprise, de sa taille et du service qu’elle attend.” Sophie Nouvel, Fédération française des métiers de l’assistanat et du secrétaria­t.

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