Dans le neuf, la loi Pinel fait de la résistance
“Nous avons un déficit de logements neufs, c’est donc pertinent de prolonger le Pinel”
Le Pinel est mort, vive le Pinel. Dispositif phare pour l’investissement dans le neuf, la loi du nom de l’ex-ministre du Logement de 2015 devait s’arrêter en 2021. Elle a finalement droit à une année de plus. “C’est une très bonne nouvelle”, se réjouit Philippe Lauzeral, directeur général de Stellium. “Un cycle immobilier dure entre deux et trois ans, tout ce qui donne de la visibilité aux promoteurs est essentiel”, expliquetLe dispositif Pinel permet en cas d’achat d’un bien de le louer pendant au moins six ans pour profiter d’une réduction d’impôt de 12 % à 21 % du prix d’achat. Il s’applique selon certaines conditions, comme la zone géographique du bien ainsi que le montant des loyers.
Ce rallongement doit notamment permettre de limiter les difficultés de production qui frappent actuellement la France. “Nous avons un déficit de logements neufs, nous ne tenons pas les volumes de renouvellement. Il est donc pertinent de le prolonger”, appuie Loïc Guinchard, directeur commercial de Buildinvest Patrimoine.
Toutefois, tout n’est pas encore très clair. Notamment si ce sursis est un chant du cygne. “Depuis que je travaille dans l’immobilier, j’ai toujours entendu le monde politique vouloir mettre fin aux lois de défiscalisation sans que cela n’aboutisse”, avance Mathieu Mars, directeur général de l’institut du Patrimoine. “Il y aura toujours des mécanismes d’aide à l’investissement locatif dans le neuf”, abonde Philippe Lauzeral. En revanche, le dispositif devrait évoluer pour répondre aux enjeux énergiques et écologiques. “Nous nous attendons à un verdissement de la loi”, reconnaît Mathieu Mars. “La prolongation jusqu’en 2022 se fait dans la forme actuelle du Pinel. Ensuite il devrait y avoir des modifications sur les normes à respecter”, précise Philippe Lauzeral. Quelques changements ont d’ores et déjà été annoncés par le gouvernement, comme l’interdiction à partir de 2024 d’installer des chaudières à gaz dans les logements collectifs neufs. Les prochaines restrictions devraient s’inscrire dans l’objectif de réduire la consommation énergétique de 30 % ainsi que les gaz à effet de serre lors de la construction.