Le Nouvel Économiste

Urgence démocratiq­ue

La pandémie est le parfait révélateur des dysfonctio­nnements de la gouvernanc­e ‘d’en haut’

- PRÉSIDENTI­ELLE 2022, JEAN-MICHEL LAMY

“Majorité présidenti­elle” mise à part, tous les députés et sénateurs ont refusé le 1er avril dernier de prendre part au vote sur le dernier dispositif anti-Covid édicté par Emmanuel Macron. Cet épisode, anecdotiqu­e, signe pourtant l’alerte démocratiq­ue de trop. Il devient urgent de redonner à l’Assemblée nationale sa mission de relais entre administré­s et pouvoir central, et à l’exécutif son équilibre entre chef de l’État et Premier ministre. Ça s’appelle la “dyarchie”, tant prisée par Édouard Philippe dans ‘Impression­s et lignes claires’, sorte de manifeste pour temps futurs.

Le face-à-face entre un président de la République et le peuple roi ne peut servir d’unique régulateur aux pulsions d’une société morcelée en archipels, voire en chapelles. Comme le reconnaiss­ent même des macroniste­s, il est temps de “réinventer la démocratie en France”. Personne n’a la formule magique. Mais l’orientatio­n primordial­e est bien de retrouver les origines mi-parlementa­ires, mi-présidenti­elles de la Ve République. Au besoin en brisant le tabou du passage au régime présidenti­el, probableme­nt condition sine qua non d’une forme de parité entre les pouvoirs exécutif et législatif...

“Majorité présidenti­elle” mise à part, tous les députés et sénateurs ont refusé le 1er avril dernier de prendre part au vote sur le dernier dispositif anti-Covid édicté par Emmanuel Macron. Cet épisode, anecdotiqu­e, signe pourtant l’alerte démocratiq­ue de trop. Il devient urgent de redonner à l’Assemblée nationale sa mission de relais entre administré­s et pouvoir central, et à l’exécutif son équilibre entre chef de l’État et Premier ministre. Ça s’appelle la “dyarchie”, tant prisée par Édouard Philippe dans ‘Impression­s et lignes claires’, sorte de manifeste pour temps futurs.

Le face-à-face entre un président de la République et le peuple roi ne peut servir d’unique régulateur aux pulsions d’une société morcelée en archipels, voire en chapelles. Comme le reconnaiss­ent même des macroniste­s, il est temps de “réinventer la démocratie en France”. Personne n’a la formule magique. Mais l’orientatio­n primordial­e est bien de retrouver les origines mi-parlementa­ires, mi-présidenti­elles de la Ve République. Au besoin en brisant le tabou du passage au régime présidenti­el, probableme­nt condition sine qua non d’une forme de parité entre les pouvoirs exécutif et législatif. Le grand basculemen­t vers la prééminenc­e élyséenne a commencé en 1962 avec l’élection du chef de l’État au suffrage universel. Le déséquilib­re s’est accentué lorsque Jacques Chirac, chef de l’État, et Lionel Jospin, Premier ministre, ont rompu en 2000 le fil fragile entre les deux pouvoirs en demandant par référendum aux Français l’approbatio­n du passage du septennat au quinquenna­t.

Une exception française

Le traitement de la pandémie actuelle illustre jusqu’à la caricature la gouvernanc­e “d’en haut”. C’est au sein d’un comité piloté par Emmanuel, le Conseil de défense, qualifié de ‘blockhaus’ par les détracteur­s, que sont décidés les arbitrages anti-Covid que le Parlement doit ensuite entériner. Certes, aucune ligne illégale n’a été franchie. Une vingtaine de lois ont accordé à l’exécutif les habilitati­ons nécessaire­s, y compris par ordonnance­s, pour gérer la crise de la Covid. Pas moins de 25 débats ont été organisés dans les hémicycles sur la situation sanitaire. Cette donne reste à bien des égards une exception française.

“Contrairem­ent à d’autres pays, la France n’a pas su mener à bien la modernisat­ion de la sphère gouverneme­ntale tout en préservant au moins en partie la tradition parlementa­ire : elle est passée d’un déséquilib­re institutio­nnel à un autre”, observe l’historien Nicolas Rousselier dans ‘La Force de gouverner’. L’exécutif n’est plus un exécutant, il est le véritable détenteur de la réalité du pouvoir.

L’onde de choc de la fin de la bipolarisa­tion

Ce mouvement de balancier en direction de l’ordre gouverneme­ntal a connu un coup d’accélérate­ur avec la disruption macronienn­e de 2017. Pendant des décennies, la Ve République a pris son assise sur la bipolarisa­tion, l’alternance entre la droite et la gauche. Chacune avait ses mandants dans les communes, les départemen­ts et les régions. Aujourd’hui, les descendant­s LR et PS ne tiennent plus le haut du pavé électoral. Leurs élus “locaux” n’ont plus la capacité de faire remonter au sommet de l’État la rumeur “d’en bas”.

Dans une tribune au ‘Monde’, Philippe Bas, sénateur LR, enfonce le clou sur la pratique macronienn­e du quinquenna­t: “révision constituti­onnelle, taxe carbone, réforme des retraites, prorogatio­n du régime de sortie de l’état d’urgence sanitaire… On ne compte plus les textes débattus et finalement retirés de l’ordre du jour. L’humiliatio­n des députés a atteint son paroxysme quand, au lendemain d’une propositio­n de loi ‘sécurité globale’, le gouverneme­nt a osé désigner une commission non parlementa­ire pour corriger la copie votée la veille”.

N’en jetez plus ! Longtemps cette dominance de l’Élysée, baptisée “fait majoritair­e” ou “parlementa­risme rationalis­é”, a eu pour justificat­ion la stabilité ministérie­lle après les errances de la IVe République. Alors qu’aujourd’hui, la France souffre plutôt d’une hypertroph­ie de l’exécutif que d’un excès de parlementa­risme.

De plus, la présidence Hollande a porté un coup de Jarnac à un allerretou­r oxygénant entre les deux pôles politiques en créant l’incompatib­ilité entre un poste de député et celui de tête d’un exécutif en territoire. L’apprentiss­age en continu du député via l’expérience de la législatio­n locale n’existe plus. C’est pourquoi, parmi douze mesures chocs pour améliorer l’action publique, le couple LR Éric Woerth-JeanFranço­is Copé propose la restaurati­on du cumul des mandats.

VIe République, le jeu de rôles de Jean-Luc Mélenchon

Comment renverser la vapeur? Tous les postulants à l’Élysée ont dans leurs bagages des projets de revitalisa­tion de la vie démocratiq­ue. Peu, voire aucun, font preuve à ce stade de réalisme opérationn­el. Le carburant de la défiance de l’opinion publique à l’égard du modèle de la Ve République continuera à être alimenté.

La solution la plus radicale, signée Jean-Luc Mélenchon, entend réunir une Assemblée constituan­te chargée de rédiger une nouvelle Constituti­on. Pourquoi une VIe République ? “Pour balayer l’oligarchie, abolir les privilèges de la caste et de la monarchie présidenti­elle, permettre l’interventi­on populaire en donnant aux citoyens le pouvoir d’initiative de la loi et de révocation des élus”, répond le leader des Insoumis. C’est décréter la fin de la démocratie représenta­tive pour des types de régime dont l’histoire ne laisse guère de bons souvenirs.

Assemblées citoyennes, le jeu en défense d’Emmanuel Macron

En contrepoin­t, le parcours d’Emmanuel Macron paraît d’une grande timidité programmat­ique. Le candidat de 2017 prévoyait déjà de rogner davantage les pouvoirs du Parlement ! Notamment en diminuant d’un tiers le nombre de députés et de sénateurs tout en limitant les mois réservés à légiférer au profit du contrôle a posteriori de l’action du gouverneme­nt. Rien de tout cela n’a abouti.

Ensuite l’Élysée a inventé deux concepts “amortisseu­rs de crise”, tous deux en dehors du périmètre parlementa­ire. Le “Grand débat”, dans la foulée des ronds-points “Gilets jaunes”. La Convention citoyenne climat, chargée de préparer une feuille de route anti-CO2 – où ni le nucléaire, ni le prix du carbone ne figuraient à l’ordre du jour. Malgré tout, c’était conférer aux citoyens participan­ts à la Convention par tirage au sort une légitimité équivalent­e au suffrage universel dans le cadre d’une circonscri­ption! C’est à la mode sans doute. C’est un pis-aller sûrement.

Comme le reconnaiss­ent même des macroniste­s, il est temps de “réinventer la démocratie en France”. L’orientatio­n primordial­e est bien de retrouver les origines mi-parlementa­ires, mi-présidenti­elles de la Ve République

Proportion­nelle, le jeu perdant de François Bayrou

Au sein de la majorité, François Bayrou, patron du MoDem, a présenté sa martingale, un scrutin à la proportion­nelle aux législativ­es de 2022 : “nous avons plus que jamais besoin non seulement d’une représenta­tion juste et pluraliste, mais aussi d’un changement de culture politique qui permette, entre les différents courants politiques, chaque fois que c’est possible, dialogue et coresponsa­bilité”. L’Élysée a répondu “non” en traînant les pieds. C’est heureux. Multiplier au Palais-Bourbon des groupes politiques issus du vote proportion­nel serait bien davantage facteur de blocage que de fluidité démocratiq­ue. Créer une caste d’apparatchi­ks élus sur une liste élaborée par les partis le serait encore moins. “Une dose de proportion­nelle ne changerait rien à la compositio­n de l’Assemblée nationale, sauf à éloigner un peu plus les députés de leurs électeurs”, ajoute François Hollande dans ‘Répondre à la crise démocratiq­ue’. Nombre de concurrent­s “2022” préfèrent jouer du piano sur la durée du mandat. Xavier Bertrand milite pour le sextennat. Marine Le Pen en pince pour le septennat non renouvelab­le. À chaque fois, l’objectif est de dissocier la mandature de cinq ans des députés de celle du président de la République. Un tel hiatus débouchera­it en probabilit­é sur des

Pour accompagne­r les entreprise­s et ses collaborat­eurs dans l’accélérati­on des changement­s structurel­s et organisati­onnels vecteurs de performanc­e, Cahra met donc à leur dispositio­n une équipe de managers de transition. Ces experts, tous permanents en CDI, sont détachés de tout enjeu hiérarchiq­ue et agissent dans une logique de mission. Comme pour tout investisse­ment, identifier des indicateur­s clefs de performanc­e ou KPI en début de mission est capital pour suivre et mesurer le changement. “Notre rôle est d’assurer une mission qui a pour objectif une transition. Nous accompagno­ns la transforma­tion d’organisati­ons vers l’atteinte d’un objectif prédétermi­né avec une échéance et des KPI”, indique Cahra qui constate qu’une fois la mission validée, le ROI mesuré est 5 fois supérieur à l’investisse­ment.

“Notre rôle est d’assurer une mission qui a pour objectif une transition. Nous accompagno­ns la transforma­tion d’organisati­ons vers l’atteinte d’un objectif prédétermi­né avec une échéance et des KPI”

Le cabinet développe des approches managérial­es innovantes fondées sur l’intelligen­ce émotionnel­le qui nourrit l’intelligen­ce relationne­lle indissocia­ble de la performanc­e collaborat­ive. “Expériment­é, le manager de transition réussit à opérer la transforma­tion de l’organisati­on avec les équipes en place grâce à des compétence­s et des postures fondées sur l’intelligen­ce relationne­lle”, témoigne Emmanuel Buée, soulignant que l’alliance constitue le socle de l’interventi­on du manager de transition. “Avoir vécu des situations variées confère une plus grande stabilité émotionnel­le

Face à cette approche managérial­e disruptive, il s’agit de se créer les conditions de la confiance entre partenaire­s. “Si l’intelligen­ce relationne­lle s’avère décisive dans un contexte de transforma­tion, elle doit s’adosser à une approche systémique : une posture d’ouverture, des capacités d’écoute et le fait d’être animé par la volonté de comprendre”, indique le cabinet. “Avec humilité et bienveilla­nce, le manager de transition pratique l’écoute active et fait preuve de pédagogie pour créer l’adhésion et accompagne­r la mise en mouvement”. Cahra mise sur la méta-posture pour partager une réalité commune et les options de transforma­tion. A chaque mission, l’entreprise est placée dans une posture d’agilité : expériment­er, mesurer, corriger.

“En adoptant une posture modélisant­e, le manager de transition se met au service de son équipe pour l’aider à développer sa propre capacité d’initiative et à co-construire des solutions innovantes et performant­es”, rapporte Emmanuel Buée qui ajoute que, si on taille un diamant pour en révéler tout l’éclat, c’est ce que fait Cahra pour ses clients en valorisant ce qui est performant. “Le carat est une référence de valeur à l’internatio­nal

Depuis sa création en 2009, Cahra intervient à l’internatio­nal : Chine, Inde, USA, Europe, ... et l’ouverture en 2019 d’un premier bureau en Italie avec CAHRA by Simonelli marque le début de notre aventure à l’étranger. De prochaines ouvertures viendront conforter notre ambition dans les prochaines années.

“Le carat est une référence de valeur à l’internatio­nal et nous y avons ajouté le H de l’Homme parce que l’humain est au coeur de nos préoccupat­ions”

Cahra en chiffres

+ de 10 ans d’expérience

+6 500 000€ de CA (2018) 5 agences : Lyon, Nantes, Paris, Reims, Toulouse

45 collaborat­eurs

+ de 600 missions

96% de taux de satisfacti­on client

60% de problémati­ques d’organisati­on et performanc­e opérationn­elles

Newspapers in French

Newspapers from France