Le Nouvel Économiste

Futur périphériq­ue, entre grands projets et réalité

Pour ses 50 ans, le boulevard parisien devrait être complèteme­nt repensé. Reste la question du financemen­t

- F. H.

Ce boulevard où se dressaient dans le passé les fortificat­ions de Paris est habitué aux grands projets qui n’aboutissen­t pas forcément, faute de financemen­t

En 2023, cela fera 50 ans que le boulevard périphériq­ue permet aux automobili­stes de faire le tour de la capitale sans avoir à y rentrer. 50, comme la vitesse maximale qu’ils devront sans doute bientôt respecter (contre 70 km/h actuelleme­nt). La municipali­té prévoit aussi de réduire le nombre de voies, et d’en réserver une aux transports en commun, aux véhicules propres et au covoiturag­e. En fait, le boulevard périphériq­ue deviendrai­t, selon Jean-Louis Missika, adjoint chargé de l’urbanisme à la mairie de Paris, “un véritable boulevard urbain, avec des franchisse­ments cyclistes et piétons qui soient viables”. Ce qui permettrai­t d’effacer un peu la frontière entre Paris et la petite couronne, et donc de donner une réalité plus concrète encore au concept du Grand Paris. Le boulevard serait aussi densément végétalisé, puisque 100 000 arbres y seraient plantés, notamment sur les talus. Le périphériq­ue étant une voie municipale, la ville consacre environ 100 millions d’euros à son entretien et à sa transforma­tion.

Vers un abandon des immeubles-ponts

Un tel projet demanderai­t cependant une rallonge, et l’État ainsi que la région Ile- de- France devraient cofinancer cette véritable révolution. Ce projet, qui n’a pas encore de calendrier très précis, vient s’ajouter à celui de la transforma­tion des portes de la capitale prévu dans le Grand Paris, avec de nouveaux accès, de nouvelles gares et de nouveaux immeubles d’habitation, des bureaux et des commerces. Cependant, ce boulevard où se dressaient dans le passé les fortificat­ions de Paris est habitué aux grands projets qui n’aboutissen­t pas forcément, faute de financemen­t. Ainsi, la constructi­on d’une série de bâtiments censés enjamber le périphériq­ue est en passe d’être abandonnée. C’est le cas du grand gymnase Victor- Pérez, qui devait être édifié sur un pont à la porte de Vincennes, ou encore du projet Mille arbres, qui devait couvrir la porte Maillot et qui était censé inclure des logements, des bureaux, des commerces, un hôtel, un centre de conférence­s, une crèche, ainsi que les fameux 1 000 arbres éponymes, qui ne verront sans doute jamais le jour.

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d’euros à son entretien et à sa transforma­tion.
Le périphériq­ue étant une voie municipale, la ville consacre environ 100 millions d’euros à son entretien et à sa transforma­tion.

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