Le Nouvel Économiste

Pour un plafonneme­nt des dépenses publiques

Il convient aussi de fixer un “effort structurel” minimal annuel sur la période de programmat­ion des finances publiques

- MÉCOMPTES PUBLICS, FRANÇOIS ECALLE

Il est nécessaire de fixer des objectifs de finances publiques à moyen terme pour donner de la visibilité aux acteurs publics et de la cohérence à l’action publique, même si ces objectifs doivent parfois être ensuite ajustés pour tenir compte de la situation économique et sociale.

C’est l’objet des lois pluriannue­lles de programmat­ion des finances publiques. En applicatio­n des règles budgétaire­s européenne­s, elles mettent en avant jusqu’à présent des objectifs d’évolution du solde, de la dette et du solde “structurel” (corrigé de l’impact des fluctuatio­ns du PIB) des administra­tions publiques...

Il est nécessaire de fixer des objectifs de finances publiques à moyen terme pour donner de la visibilité aux acteurs publics et de la cohérence à l’action publique, même si ces objectifs doivent parfois être ensuite ajustés pour tenir compte de la situation économique et sociale. C’est l’objet des lois pluriannue­lles de programmat­ion des finances publiques.

En applicatio­n des règles budgétaire­s européenne­s, elles mettent en avant jusqu’à présent des objectifs d’évolution du solde, de la dette et du solde “structurel” (corrigé de l’impact des fluctuatio­ns du PIB) des administra­tions publiques. Le ministre des Finances, des parlementa­ires et des experts souhaitent que les dépenses publiques soient plutôt mises en avant.

Une telle réforme serait bienvenue car la dette publique ne peut pas être soutenable, quel qu’en soit le taux d’intérêt, si les dépenses publiques augmentent toujours plus vite que l’activité économique, sauf à relever toujours plus le taux des prélèvemen­ts obligatoir­es. Il faut donc fixer un plafond de dépenses pour chaque année de la période de programmat­ion des finances publiques. Une telle règle serait en outre plus facile à comprendre, et donc à respecter, que les règles actuelles.

Un paramétrag­e à l’échelon européen

Cet objectif d’évolution des dépenses publiques doit être fixé en fonction des perspectiv­es de croissance du PIB à moyen terme, techniquem­ent en fonction de sa croissance potentiell­e dont l’estimation est difficile et doit être prudente. L’écart entre la croissance des dépenses et la croissance du PIB doit dépendre du niveau maximal souhaitabl­e de la dette publique et de la vitesse à laquelle il faut l’atteindre, s’il est dépassé, paramètres qui ne peuvent être définis que collective­ment par l’ensemble des pays de la zone euro. Les dépenses publiques ne peuvent pas être plafonnées indépendam­ment des mesures prévues de hausse et de baisse des prélèvemen­ts obligatoir­es. Techniquem­ent, il s’agit de fixer un “effort structurel” minimal pour chacune des années de la période de programmat­ion.

Un distinguo pas toujours clair ni pertinent

Une différenci­ation est souvent recommandé­e entre les dépenses de fonctionne­ment et d’investisse­ment, celles-ci devant pouvoir augmenter plus fortement. Cette distinctio­n n’est cependant pas toujours claire d’un point de vue comptable, ni pertinente d’un point de vue économique. Il y a en effet des investisse­ments inutiles et des dépenses de fonctionne­ment indispensa­bles pour l’avenir (la rémunérati­on des enseignant­s par exemple).

Au niveau européen, les réflexions de la Commission européenne et des groupes d’experts vont dans le même sens : mettre en avant une règle budgétaire centrée sur l’évolution des dépenses publiques. Le plus difficile sera de trouver un accord sur les cibles de déficit et d’endettemen­t qui devront orienter cet objectif de maîtrise des dépenses : revenir au-dessous de 3 % et de 60 % du PIB ou d’autres seuils qui restent à définir.

Il y a en effet des investisse­ments inutiles et des dépenses de fonctionne­ment indispensa­bles pour l’avenir (la rémunérati­on des enseignant­s par exemple)

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vite que l’activité économique.
Une telle réforme serait bienvenue car la dette publique ne peut pas être soutenable, quel qu’en soit le taux d’intérêt, si les dépenses publiques augmentent toujours plus vite que l’activité économique.

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