Le Nouvel Économiste

Les articles 10 et 11 font polémique. Les associatio­ns craignent notamment des contrôles excessifs et tatillons

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Adopté en première lecture à l’Assemblée nationale le 16 février, le projet de loi confortant les principes républicai­ns devait être examiné par le Sénat du 30 mars au 8 avril. Visant à lutter contre le séparatism­e et les atteintes à la citoyennet­é, il a soulevé beaucoup d’incompréhe­nsions dans le secteur associatif. C’est tout particuliè­rement l’article 10 qui fait polémique. Son objectif est de permettre à l’administra­tion fiscale de vérifier que seules les associatio­ns remplissan­t les conditions prévues par la loi puissent bénéficier de la générosité du public et délivrer des reçus fiscaux donnant lieu à une réduction d’impôt. Cet article met en place un “arsenal disproport­ionné qui ne respecte pas les droits des associatio­ns et des fondations”, a dénoncé dans une tribune Laurence Lepetit, directrice générale de France Générosité­s. Ce syndicat, représenta­nt des associatio­ns et des fondations faisant appel à la générosité du public, estime que le contrôle établi par l’article 10 “n’apporte même pas les garanties minimums octroyées à un particulie­r ou à une entreprise lors d’un contrôle sur place”, notamment parce qu’il n’y a pas de procédure contradict­oire. En imposant à l’organisme qui émet des reçus fiscaux l’obligation de déclarer le montant des dons et le nombre de reçus fiscaux émis, l’article 11 pose également problème, selon France Générosité­s. Pour Laurence Lepetit, l’objectif ainsi poursuivi par l’administra­tion est de “contrôler toutes les organisati­ons faisant appel aux dons via la transmissi­on à l’administra­tion de données statistiqu­es (obligation de déclaratio­n prévue à l’article 11) et via une procédure extensive de contrôle (article 10)”.

Le projet de loi prévoit par ailleurs que les associatio­ns qui demandent une subvention publique s’engagent à respecter les principes de la République dans un “contrat d’engagement républicai­n” dont le contenu exact reste pour l’instant assez flou. En cas de violation de cette obligation, la subvention devra être remboursée. Les associatio­ns demandant un agrément devront, quant à elles, pouvoir justifier du respect de ce contrat d’engagement.

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