Le Nouvel Économiste

Les détaillant­s peuvent désormais choisir leur plateforme

Les alternativ­es à la Big tech américaine et chinoise sont de plus en plus nombreuses

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Bien que les plateforme­s technologi­ques américaine­s et chinoises aient lancé la ruée vers l’or du commerce électroniq­ue, une entreprise canadienne a compris très tôt qu’il était possible de gagner de l’argent en vendant des pelles. Il s’agit de Shopify, qui fournit des outils tels que des logiciels, de la logistique et des solutions de paiement pour permettre aux entreprise­s de créer leur propre boutique en ligne plutôt que de vendre via des plateforme­s géantes comme Amazon. Sa valeur, à 175 milliards de dollars, ne représente qu’un dixième de celle d’Amazon. Mais au cours des cinq dernières années, la hausse du cours de son action a été dix fois plus importante que celle de “The Everything Store”.

Shopify, la plateforme qui arme les rebelles

Harley Finkelstei­n, président de Shopify, est un évangélist­e des petits détaillant­s. Shopify compte plus d’un million de commerçant­s, depuis des marques qui pèsent plus d’un milliard de dollars, comme Allbirds, jusqu’à de minuscules start-up qui réalisent leur première vente sur sa plateforme toutes les 52 secondes. Pourtant, il pense que les consommate­urs seront les grands gagnants de la transforma­tion du commerce de détail, en leur donnant plus d’influence sur ce qu’ils achètent et comment ils le font. Selon lui, depuis que John Wanamaker a créé l’un des premiers grands magasins américains en 1876, il n’y a jamais eu un tel changement à l’avantage du client.

Shopify est peut-être la plus grande entreprise de commerce électroniq­ue dont la plupart des gens n’ont jamais entendu parler. M. Finkelstei­n affirme qu’elle “arme les rebelles” en permettant aux détaillant­s indépendan­ts de survivre et de prospérer via de multiples canaux de vente, d’Amazon aux médias sociaux en passant par les magasins traditionn­els. Pourtant, elle n’est pas la seule “cinquième colonne”. Dans le monde entier, les plateforme­s régionales se livrent une concurrenc­e féroce pour éviter la domination américaine et chinoise.

Invasions occidental­es en Asie

Au Japon, Amazon et Rakuten, un vétéran du commerce électroniq­ue local, se disputent le leadership du marché, mais Softbank prévoit également de fusionner Yahoo Japan, un site d’achat en ligne dans lequel il détient une participat­ion importante, avec Line, une applicatio­n de messagerie, pour en faire une course à trois chevaux. Amazon a également des vues sur la Corée du Sud via un partenaria­t avec 11street, propriété d’un géant local des télécommun­ications. Mais le marché, dirigé par la plateforme en ligne Coupang, est très concurrent­iel. La filiale sud-coréenne de la grande plateforme américaine eBay pourrait être mise en vente prochainem­ent, ce qui rendrait la concurrenc­e encore plus féroce.

Les géants chinois de la technologi­e Alibaba et Tencent ont des intérêts dans le commerce électroniq­ue en Asie du Sud-Est via des participat­ions dans Lazada et Tokopedia pour le premier, et Sea pour le second.

En Inde, bien que l’essentiel de la vente au détail se fasse encore dans des magasins de quartier appelés ‘kirana’, le commerce électroniq­ue est une bataille entre Amazon, Flipkart (propriété de Walmart) et JioMart, propriété du congloméra­t Reliance, avec le soutien de Facebook, le géant américain des médias sociaux. Les entreprise­s occidental­es ne se disputent pas seulement une part du vaste marché indien de la vente au détail. Elles veulent aussi apprendre comment inciter les nouveaux utilisateu­rs de smartphone­s des marchés émergents à faire des achats en ligne. Cela signifie davantage de recherche vocale, en raison de la pléthore de langues locales, ainsi que davantage de vidéos, explique Leigh Hopkins, responsabl­e de la stratégie internatio­nale de Walmart.

Et dans le reste du monde

En Europe, Amazon domine, mais les places de marché vendant des produits d’autrui, telles que Zalando, basée à Berlin, et Boohoo, basée à Manchester, sont en train de relever le défi. En Amérique latine, c’est Alibaba qui est le modèle, pas Amazon. Mercado Libre, basé à Buenos Aires, leader du marché dans la région, ne vend pas ses propres produits, contrairem­ent à Amazon. Comme Alibaba, il dispose d’une solide branche de paiements numériques. Pourtant, Amazon est fort au Mexique, où il est en concurrenc­e directe avec Mercado Libre, et la concurrenc­e entre les deux est de plus en plus intense au Brésil. Amazon tire son nom du plus long fleuve du pays. Jusqu’à présent, ses activités au Brésil ne sont pas à la hauteur de son nom. Mais c’est une exception rare.

Shopify “arme les rebelles” en permettant aux détaillant­s indépendan­ts de survivre et de prospérer via de multiples canaux de vente, d’Amazon aux médias sociaux en passant par les magasins traditionn­els.

En Europe, Amazon domine, mais les places de marché vendant des produits d’autrui, telles que Zalando, basée à Berlin, et Boohoo, basée à Manchester, sont en train de relever le défi

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Shopify compte plus d’un million de commerçant­s, depuis des marques qui pèsent plus d’un milliard de dollars, comme Allbirds, jusqu’à de minuscules start-up qui réalisent leur première vente sur sa plateforme

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