Le Nouvel Économiste

Facturatio­n à l’heure ou facturatio­n à l’acte?

Derrière la facturatio­n à l’heure, il y a l’idée que la non-qualité coûte de l’argent, et qu’une pression productivi­ste trop forte amène un niveau d’attrition et de turnover important

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Le marché américain représente 50 % du marché mondial de la relation client. Il se différenci­e de son homologue européen – ou français – par le fait que les entreprise­s tendent vers une facturatio­n non plus à l’acte mais à l’heure. Un constat expliqué par Dominique Decaesteck­er, Pdg monde de l’outsourceu­r Majorel, dans le baromètre 2021 SP2C et EY sur les impacts économique­s, sociaux et territoria­ux des centres de contact externalis­és en France : “en posant des questions telles que ‘comment rendre la vie de nos clients la plus simple possible’ ou ‘comment prendre le temps qu’il faut pour répondre à l’ensemble des problémati­ques du client’, les entreprise­s américaine­s ont revisité leurs stratégies de relation client”. Comment ? “En améliorant la qualité du service rendu, et notamment les ‘first call resolution’. Mais aussi en témoignant d’une attention plus forte à leurs conseiller­s. Derrière cela, il y a l’idée que la non-qualité coûte de l’argent, et qu’une pression productivi­ste trop forte amène un niveau d’attrition et de turn-over important, et donc des coûts de formation et de sous-productivi­té, voire un risque de baisse de qualité du service”, précise-t-il.

Le dirigeant ne considère toutefois pas le modèle américain meilleur que l’européen, ou inversemen­t. Selon lui, l’un convient mieux que l’autre à une entreprise en fonction de la stratégie mise en place avec chacun de ses clients. Il considère néanmoins qu’il serait temps en Europe, y compris en France, “que les entreprise­s se reposent la question de leurs objectifs au travers de la relation client et adaptent, dans le même temps, leur modèle de fonctionne­ment. L’évolution des attentes des consommate­urs nous y incite”.

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