Une retraite sur 6 est erronée
D’après un rapport de la Cour des comptes, une erreur sur dix dépasserait les 1 000 euros par an
Les retraités qui font confiance à leur caisse de retraite pour calculer le montant de leur pension ont peutêtre tort. D’après un rapport de la Cour des comptes sur l’année 2020, une pension sur six “nouvellement attribuée ou révisée” en 2019 comportait au moins une erreur. Dans certaines caisses (la Cnav en Ile-deFrance et les Carsat des Hauts-deFrance, du Languedoc-Roussillon et du Sud-Ouest), l’erreur était observée dans une pension sur cinq. Dans 75 % des cas, cette anomalie se fait au détriment des assurés, contre une sur neuf en 2016. Cette étude se fonde sur un échantillon de près de 9 400 personnes.
Dans son rapport, la Cour des comptes indique qu’une “part prépondérante des erreurs a une origine interne aux caisses de retraite”. Les anomalies sont liées le plus souvent aux différents éléments de la carrière professionnelle du pensionné ou à la prise en compte de ressources erronées. “Par ailleurs, les erreurs sont aussi le fait de systèmes informatiques des caisses de retraite qui ont migré et de caisses qui ont changé”, fait valoir Valérie
Batigne, présidente de la fintech Sapiendo Retraite. Une erreur qui peut avoir un impact pécuniaire important puisque près d’une sur dix dépasserait les 1 000 euros par an. Valérie Batigne le confirme : “pour une erreur de 50 euros au détriment du retraité et en se basant sur une retraite moyenne de 26 ans, l’on arrive à la somme non négligeable de 15 000 euros non perçus”. L’assurance-retraite réévalue chaque mois 50 dossiers pour corriger ces erreurs. Toutefois, la Cour des comptes estime ce travail de “correction” insuffisant au vu de l’étendue du chantier. Un euphémisme, lorsque l’on sait que la France comptait 16,7 millions de retraités en 2019.