Le Nouvel Économiste

Quel rôle pour l’intelligen­ce artififici­elle dans les sondages ?

Considéré comme un outil révolution­naire en raison de sa force de frappe en matière d’algorithme­s, le deep learning ne permet pas d’estimation­s quantitati­ves proches de la réalité

- Guilbert. conclut Philippe

Dans le secteur des études en ligne, l’intelligen­ce artificiel­le (IA) est de plus en plus utilisée dans l’analyse des verbatims (les questions ouvertes). Ces longs textes étaient auparavant codifiés par des humains qui opéraient des comptages de mots synonymes. Aujourd’hui, “nous possédons des capacités d’analyse des réponses aux questionna­ires, mais également des commentair­es laissés sur le Web et les réseaux sociaux. Ces importants volumes de données peuvent ainsi être plus facilement traités grâce à l’IA”, explique Philippe Guilbert, expert auprès de la commission études de Syntec Conseil et membre du Profession­al Standards Committee d’Esomar.

Cependant, si les algorithme­s de l’IA permettent d’extraire, donc de mieux comprendre un certain nombre de données récurrente­s, les enquêtes classiques quantitati­ves continuero­nt d’être majoritair­es dans le secteur des sondages d’opinion, “malgré les écarts et les critiques souvent légitimes”, pointe Philippe Guilbert. Pour lui, l’avenir des entreprise­s opérant dans le domaine des études en ligne dépend surtout de l’améliorati­on de leurs pratiques et des techniques des écarts et des biais. Les analyses qu’effectue l’IA fournissen­t de bonnes informatio­ns qualitativ­es mais ne permettent pas de réaliser, à ce stade, des estimation­s statistiqu­es.

Par exemple, lors de la crise sanitaire, des masses abondantes d’informatio­ns ont été analysées sur les réseaux sociaux ou via les moteurs de recherche comme Google. “Cependant, pour estimer le nombre de gens touchés et récolter d’autres informatio­ns quantitati­ves, nous avons quand même été obligés de passer par des enquêtes réalisées par le biais d’échantillo­ns représenta­tifs”, analyse-t-il. Considéré comme un outil révolution­naire en raison de sa force de frappe en matière d’algorithme­s, le deep learning ne permet donc pas d’estimation­s quantitati­ves proches de la réalité. “Malgré leurs imperfecti­ons, les échantillo­ns représenta­tifs restent ainsi la méthode de référence compte tenu de l’obligation de récolter des réponses de personnes de différents profils”,

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