La Poste investit 450 millions d’euros dans sa chaîne logistique
Objectif : financer cinq nouvelles plateformes et une centaine de projets pour livrer 90 % du territoire national en une journée
L’experte du dernier kilomètre, c’est bien La Poste. Depuis des centaines d’années, le service public irrigue l’Hexagone de ses relais, bureaux de poste et préposés ou facteurs. Une capillarité exceptionnelle qui pourrait lui donner un avantage concurrentiel décisif dans l’essor de l’e-commerce. En 2021, lors d’une conférence de presse, Philippe Dorge, directeur général adjoint du groupe chargé de la branche service-courrier-colis, a affirmé que, “plus que jamais, l’ecommerce devient dominant pour la branche colis de La Poste”.
Ainsi, en 2020, Colissimo a traité 471 millions de colis, soit + 28 % par rapport à l’année précédente. Et il est prévu que la barre des 500 millions soit bientôt franchie. Pour tirer pleinement parti de cet essor, La Poste a annoncé en 2021 un nouveau plan d’investissement qui couvre la période 2022-2026, et intervient après un premier plan de 450 millions d’euros, lancé en 2018.
La stratégie du groupe postal public est simple : face à la croissance de l’e-commerce, adapter son circuit de distribution déjà extrêmement dense, et répondre à la demande de délais de livraison toujours plus courts. Concrètement, ce plan permettra le financement de cinq nouvelles plateformes logistiques, ainsi que celui d’une centaine de projets de modernisation et de création de sites de distribution.
Au total, ces nouvelles structures devraient générer environ 500 emplois directs et permettre à Colissimo de livrer 90 % du territoire national en une journée. Colissimo prévoit également de réduire son taux de soustraitance des colis : actuellement de l’ordre de 19 %, il devrait baisser à 11 % d’ici la fin de l’année 2026. Pour autant, les investissements ne négligent pas la préservation de l’environnement : en effet, La Poste s’engage à ce qu’un quart de ses tournées nationales s’effectue avec des véhicules fonctionnant au gaz naturel d’ici à 2025, et souhaite atteindre 50 % de véhicules électriques en 2023 pour les tournées du dernier kilomètre.