Le Nouvel Économiste

Collectivi­tés et administra­tions : la voie de l’occasion

À Orléans Métropole, se tourner vers l’occasion a permis d’accélérer le rajeunisse­ment de la flotte, dont l’âge moyen a été ramené de 20 ans passés à environ 12 ans

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Contrairem­ent aux entreprise­s privées, les administra­tions et collectivi­tés territoria­les sont souvent propriétai­res de leur flotte. Elles n’en échappent pas pour autant aux difficulté­s actuelles d’approvisio­nnement en véhicules neufs, qui s’ajoutent à des restrictio­ns financière­s plus anciennes et des contrainte­s environnem­entales. En 2018, face à une situation d’urgence, Magalie Gudin, responsabl­e de la flotte d’Orléans Métropole – 450 véhicules dont 300 utilitaire­s légers – fait acheter 6 véhicules d’occasion sur un total de 29. Elle poursuit en 2019 et 2020. En 2021, ses achats d’occasion deviennent majoritair­es : 13 véhicules sur 23. Les raisons : le prix et, surtout, la souplesse. “Nous y gagnons peutêtre moins financière­ment car le coût des véhicules d’occasion augmente, mais nous apprécions le côté flexible et réactif”, explique

Magalie Gudin, qui dit avoir “pratiqueme­nt trois véhicules d’occasion pour le prix de deux neufs”. L’occasion a ainsi permis d’accélérer le rajeunisse­ment de la flotte, dont l’âge moyen a été ramené de 20 ans passés à environ 12 ans. Question image, tout en précisant qu’elle n’achètera jamais de véhicules d’occasion pour certains services, elle fait observer que ceux acquis sont issus jusqu’à présent de surstocks, “ont moins de trois ans et de 30 000 km, et sont souvent mieux équipés que les neufs disponible­s”. Magalie Gudin reconnaît toutefois être encore une exception parmi ses collègues du secteur public. Car même si le marché de l’occasion progresse, les flottes publiques sont contrainte­s, lors du renouvelle­ment de leur parc, de se doter d’une proportion minimale de véhicules à faibles émissions, introuvabl­es d’occasion, surtout pour les utilitaire­s. Une autre contrainte de la transition écologique joue pourtant en faveur de l’occasion : la loi antigaspil­lage pour une économie circulaire (Agec) impose que 20 % des achats de véhicules soient issus du réemploi, de la réutilisat­ion ou du recyclage. Un casse-tête pour qui cherche des composants recyclés ou réutilisés dans chaque véhicule neuf, mais que le recours à une certaine proportion d’occasion, forme de réemploi, résout facilement.

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