Le Nouvel Économiste

Les inégalités n’ont pas augmenté sous la présidence Macron

La redistribu­tion est plus importante en France que dans la moyenne des pays de l’Union européenne

- MÉCOMPTES PUBLICS, FRANÇOIS ECALLE Le site www.fipeco.fr développe les analyses de François Ecalle.

Il y a de nombreux indicateur­s de la répartitio­n des revenus et de l’ampleur des inégalités, et les conclusion­s peuvent être différente­s selon celui qui est retenu. Il existe toutefois un indicateur synthétiqu­e de mesure des inégalités, le “coefficien­t de Gini”, qui est fréquemmen­t utilisé pour établir des comparaiso­ns internatio­nales et qui est régulièrem­ent estimé par Eurostat et l’Insee. Il va de zéro (quand tous les revenus sont identiques) à 100 (quand une seule personne dispose de la totalité des revenus).

Selon l’Insee, le coefficien­t de Gini de la France en 2020 est égal à 28,9 comme en 2019. Les

inégalités n’ont donc pas augmenté en 2020 malgré la crise. Il était déjà égal à 28,9 en 2017 et il n’y a donc pas eu d’accroissem­ent des inégalités depuis l’élection d’Emmanuel Macron.

Selon Eurostat, qui n’utilise pas la même enquête que l’Insee, le coefficien­t de Gini est de 29,3 en France en 2020 pour une moyenne de 30,8 dans l’Union européenne. La France n’est donc pas un pays particuliè­rement inégalitai­re. Parmi les principaux pays

européens comparable­s, les PaysBas, la Belgique et la Suède ont un coefficien­t plus faible. Ceux de l’Allemagne, du Royaume-Uni, de l’Italie et de l’Espagne sont en revanche plus élevés.

Les inégalités primaires (avant redistribu­tion) sont en France proches de la moyenne européenne en 2020, mais l’ampleur de la redistribu­tion y est plus importante que cette moyenne. Elle est mesurée par la différence entre le coefficien­t de

Gini des revenus avant impôts et prestation­s sociales et le coefficien­t après impôts et prestation­s sociales. La redistribu­tion résulte en France des impôts pour 37 % (surtout de l’impôt sur le revenu) et des prestation­s sociales en espèces (allocation­s familiales et de logement, minima sociaux…) pour 63 %.

Taux de pauvreté plus bas que la moyenne

Le coefficien­t de Gini ne dit rien sur les extrêmes de la distributi­on des revenus (taux de pauvreté, concentrat­ion des revenus sur le dernier décile…). Selon l’Insee, le taux de pauvreté en 2020 est en France de 14,6 %, inchangé par rapport à 2019 malgré la crise. Selon Eurostat, il est de 13,8 % en France en 2020 contre une moyenne de 17,1 % dans l’Union européenne. Celui de la France est parmi les plus bas de ceux des grands pays européens.

Ces statistiqu­es ne tiennent pas compte de la redistribu­tion opérée par les services publics (système de santé, enseigneme­nt…), ni des impôts indirects (TVA…), ni des impôts sur le patrimoine (droits de succession…). Des travaux exploratoi­res publiés par l’Insee montrent que la redistribu­tion est beaucoup plus importante en France et qu’elle profite aussi aux classes moyennes si l’on en tient compte.

Le coefficien­t de Gini est de 29,3 en France en 2020 pour une moyenne de 30,8 dans l’Union européenne. La France n’est donc pas un pays particuliè­rement inégalitai­re.

Selon l’Insee, le taux de pauvreté en 2020 est en France de 14,6 %, inchangé par rapport à 2019 malgré la crise. Selon Eurostat, il est de 13,8 % en France en 2020 contre une moyenne de 17,1 % dans l’Union européenne.

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Le taux de pauvreté de la France est parmi les plus bas de ceux des grands pays européens.

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