Téléphone au volant, une pratique risquée mais encore ancrée
Téléphoner multiplie par 3 le risque d’accident matériel ou corporel, et lire un message en conduisant par 23
Le téléphone au volant est une mauvaise habitude encore bien ancrée chez les automobilistes : 69 % l’ont utilisé en 2020 d’après le 17e baromètre Axa Prévention du comportement des Français sur la route. Un chiffre stable par rapport à 2019 (70 %). Selon les chiffres de la Sécurité routière, 10 % des accidents corporels de la route sont ainsi liés au recours au téléphone en conduisant. Et ce, alors que les campagnes de prévention ciblent régulièrement cette pratique. Dernière en date, le mot d’ordre “Si tu conduis, je raccroche”, lancé par la Sécurité routière en septembre 2021. Ou ses phrases chocs comme “Vous direz à ses enfants que vous deviez vraiment répondre à ce SMS” et “Vous direz à sa famille que vous deviez absolument lire ce mail” d’une de ses campagnes de communication en 2019.
Des images et des mots souvent accompagnés de chiffres : téléphoner multiplie par 3 le risque d’accident matériel ou corporel et lire un message en conduisant par 23. “Ce qui est vraiment dangereux dans le fait d’utiliser le téléphone au volant, ce n’est pas tellement la maniabilité que l’on perd en tenant son téléphone, c’est l’attention qui est mobilisée par la conversation téléphonique”, souligne Marie Gautier-Melleray, déléguée interministérielle à la sécurité routière, dans un communiqué. Lors d’une conversation téléphonique, 80 % des capacités de notre cerveau sont en effet mobilisées. Tenir une discussion tout en étant parfaitement attentif à la route relève donc de l’impossible.
Et si le risque d’accident n’est pas suffisant pour sensibiliser les automobilistes, il est peut-être bon de rappeler les sanctions encourues : une amende forfaitaire de 135 euros et un retrait de 3 points du permis de conduire. À noter aussi que, depuis janvier 2018, un conducteur qui tient son téléphone en main en même temps qu’il commet une autre infraction risque la rétention de son permis de conduire. Voire une suspension pour une durée maximale de six mois.