BTP 77 demande des ajustements de coûts des matériaux
La fédération du bâtiment souhaite partager les surcoûts avec les distributeurs et renégocier les contrats avec les maîtres d’ouvrage
La guerre en Ukraine a provoqué une envolée spéculative du prix des matériaux de base nécessaires à la construction des bâtiments et une hausse du coût de l’énergie qui s’est aussi répercutée sur le coût des matériaux. “Les hausses du coût de l’acier ont dépassé 100 % et elles
se poursuivent. Les prix du PVC et des plastiques transformés connaissent aussi de très fortes hausses, comme le montrent les indicateurs de l’Insee. Quant à la celles du gaz et de l’électricité, elles dépassent les 300 %”, souligne Stéphane Sajoux, président de la fédération départementale du BTP.
De la visibilité sur les prix
Ce constat a poussé la Fédération française du bâtiment Ile- deFrance Est (BTP 77) à organiser, fin avril, une première table ronde avec les fabricants- distributeurs locaux. La seconde aura lieu le 30 juin avec les maîtres d’ouvrage publics et privés, l’idée étant d’organiser un partage des surcoûts. “L’objectif était de leur faire prendre conscience des difficultés qu’engendre cette hausse des prix. En amont, les premiers, qui achètent les matériaux plus cher, nous les revendent donc plus cher. Nous attendons qu’ils fassent des efforts sur les prix et nous donnent de la visibilité sur la période de validité des prix qu’ils proposent. En aval, l’enjeu est d’obtenir des maîtres d’ouvrage des avenants aux contrats déjà signés pour nous permettre de répercuter les hausses”, détaille le représentant de BTP 77.
La profession demande aussi des aménagements aux pouvoirs publics. Dans le cadre de la crise, les entreprises, tous secteurs confondus, ont obtenu des prêts garantis par l’État et pu bénéficier du dispositif de chômage partiel. Trois dispositifs spécifiques ont été mis en place pour les marchés publics : la réactualisation des prix ; leur révision sur la base d’indices BTP élaborés par l’Insee et qui tiennent compte d’indicateurs économiques ( coût de la masse salariale, matériaux…) ; et le gel des pénalités. “L’enjeu pour nous est que ces dispositifs soient aussi appliqués pour les commandes privées”, indique Stéphane Sajoux.
Des mesures immédiates
Des réunions de crise ont été menées par les préfectures avec l’ensemble des opérateurs économiques du bâtiment pour évoquer des actions immédiates. “Nous avons demandé l’application de la loi sur les trois dispositifs – ce qui n’est pas toujours le cas –, et la possibilité pour les entreprises d’obtenir une avance de 30 % sur les commandes dans le cadre des marchés publics afin de dégager de la trésorerie”, détaille le représentant de BTP 77. Le secteur du BTP demande aussi l’allongement de la durée des prêts garantis par l’État.
A. T.
Des réunions de crise ont été menées par les préfectures avec l’ensemble des opérateurs économiques du bâtiment pour évoquer des actions immédiates
Le secteur du BTP demande aussi l’allongement de la durée des prêts garantis par l’État et l’indexation systématique de tous les marchés
“Nous demandons la possibilité pour les entreprises d’obtenir une avance de 30 % sur les commandes dans le cadre des marchés publics afin de
dégager de la trésorerie.” Stéphane Sajoux, président de BTP77.