La RATP loue des centres bus à des logisticiens
Ils peuvent ainsi fluidifier la livraison du dernier kilomètre, mais doivent remplir des critères techniques et de RSE stricts
Le groupe RATP met à disposition, depuis un an, certains de ses sites franciliens pour faciliter la livraison du dernier kilomètre. L’idée est venue dans le cadre d’un programme d’“intrapreneuriat” ( démarche d’entrepreneuriat en interne) de l’entreprise de transports franciliens : “Nous nous sommes interrogés sur la manière de valoriser les centres bus, ces grands espaces qui servent de gares à nos bus lorsqu’ils sont en exploitation,
Les acteurs de la logistique urbaine, dont les plateformes sont souvent situées en grande couronne, sont en quête de solutions pour se rapprocher des zones de distribution
et qui sont également utilisés pour la maintenance. En cherchant des axes de développement, nous avons pensé qu’ils pourraient répondre aux besoins des acteurs de la logistique urbaine”, indique Véronique Bennegent, responsable du développement logistique urbaine en charge de l’offre “RATP Logistics”. Ces acteurs, dont les plateformes sont situées en grande couronne, voire en petite couronne éloignée, sont en quête de solutions pour se rapprocher le plus près possible des zones de distribution. Une
recherche accentuée par le “boom du e- commerce et les contraintes imposées par la loi Climat et Résilience et les zones à faibles émissions qui les obligent à livrer avec des flottes de véhicules décarbonés”, observe la responsable.
“Co-activité” et critères RSE
Suite à des avis d’appel public à la concurrence, le site de e-commerce Amazon a signé avec la RATP une convention d’occupation, durant la journée, de trois sites parisiens et, depuis mars dernier, d’une zone de 300 m ² dans le centre bus de
Charlebourg, à la GarenneColombes ( Hauts- de- Seine). À Saint-Denis, Chronopost utilise, 24 heures sur 24, cette fois-ci, une parcelle de 1 000 m2 sur une plateforme logistique du groupe. La mise à disposition des centres bus se fait au fur et à mesure et en fonction des opportunités. Le choix des opérateurs se base sur différents critères : “sur certains sites, il faut qu’ils puissent opérer en ‘co-activité’, c’est- à- dire entre 7 heures et 20 heures, pour laisser ensuite la place aux bus de la RATP, détaille Véronique Bennegent. Nous nous appuyons aussi sur des critères de
RSE. Nous leur demandons comment ils vont effectuer leur transition vers une flotte de véhicules verts. Toutes les livraisons du dernier kilomètre, c’est- à- dire à partir du centre bus, sont réalisées sur des vélos cargos électriques. Par ailleurs, leur personnel doit être salarié, et non autoentrepreneur.”
À Châtillon- Bagneux, dans les Hauts- de- Seine, c’est une toute nouvelle offre qui a vu le jour. “Il s’agit d’un ancien centre bus inoccupé. Nous y avons réalisé des travaux pour disposer d’une emprise de 4 000 m ² , dont 2 500 m ² sous forme de hall, et 1 500 m2 sous forme de parking”, précise Véronique Bennegent. La société de livraison Ecolotrans, qui roule dans des véhicules propres, a remporté le marché. “Elle compte en faire un lieu de stockage et y installer un Autostore – un système automatisé
À Châtillon-Bagneux, la société de livraison écologique Ecolotrans veut installer un Autostore pour accélérer le stockage et la préparation de colis à la demande – qui permettra d’accélérer le stockage et la préparation de colis à la demande”, ajoute la responsable. Ecolotrans a également obtenu une zone d’activité supplémentaire sur deux des sites parisiens occupés par Amazon.
A. T.