Des navettes fluviales entre Soisy et Juvisy pour les JO 2024
La période des Jeux est une vitrine pour la coopérative RiverCat, qui espère pérenniser ce mode de transport
Pourra-t-on bientôt embarquer sur un bateau pour se rendre au travail à Paris ou en Ile-de-France ? C’est bien l’idée de la coopérative RiverCat, qui a remporté l’appel à projets lancé par Voies navigables de France (VNF) et l’agence de l’innovation pour les transports, à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Une navette fluviale sera donc mise en place entre Soisy-sur-Seine et Juvisy-sur-Orge, dans l’Essonne, en partenariat avec le constructeur de bateaux norvégien Hyke. “Cette idée de parcours d’une vingtaine de minutes a été choisie avec les collectivités et Grand Paris Sud, explique Mathieu Bonnin, cofondateur et administrateur de la société coopérative, dont l’objectif est de renforcer l’usage des canaux, des fleuves et des rivières pour contribuer à la transition écologique. Les habitants de Soisy- sur- Seine étant obligés de traverser le pont de Juvisy, souvent saturé, pour rejoindre la gare de Juvisy et se rendre à Paris, la navette permettrait de raccourcir leur temps de trajet jusqu’à la gare.”
Quatre bateaux pouvant transporter une cinquantaine de passagers sont prévus pour assurer un départ toutes les quinze minutes sur la ligne. Ils seront électriques, et rechargeront leurs batteries par
induction lors du stationnement au ponton lors des escales. Les modèles de bateaux sont également autonomes, c’est-à-dire qu’ils peuvent se diriger sans équipage. Mais la réglementation n’autorisant pas encore cette option, ils navigueront avec un capitaine et du personnel à bord. Le projet est prévu pour fonctionner durant la période des JOP ( Jeux olympiques et paralympiques), en juillet et août 2024, période idéale pour mettre en valeur cette innovation, quand tous les yeux seront braqués sur la région parisienne. Le transport sera gratuit durant les quarante-sept jours des épreuves.
Faciliter le trajet domicile-travail
“Nous avons vraiment concentré la ligne sur le trajet domicile-travail, et non sur le tourisme. Nous essayons de travailler avec Ile-de-France Mobilités pour que ce trajet soit pérennisé à terme. À nous de prouver à l’autorité des transports que la ligne va fonctionner”, observe Mathieu Bonnin. La liaison entre Soisy-sur-Seine et Juvisy fait partie d’un projet plus vaste, Mon Beau Bateau, qui prévoit, en 2024 également, deux autres trajets fluviaux. Le premier, qui circulera tous les jours, traversera la capitale sur un axe est-ouest, entre Alfortville, dans leVal-de-Marne, et Issy-les-Moulineaux, dans les Hautsde-Seine.
Un projet plus vaste prévoit, en 2024 également, deux autres trajets fluviaux, dont un qui traversera la capitale sur un axe est-ouest, entre Alfortville (Valde-Marne) et Issy-lesMoulineaux (Hautsde-Seine)
Le second naviguera seulement le week- end, entre Soisy- sur- Seine et le jardin des Plantes à Paris, dans le XIIIe arrondissement. L’objectif de RiverCat est de déployer son offre le plus largement possible. “Nous avons répondu à l’appel à projets car nous voulions créer une sorte de démonstrateur sur la Seine. Nous avons aussi démarché différentes communes en Ile-de-France, détaille le cofondateur de la coopérative. Nous proposons aux collectivités et aux entreprises une nouvelle mobilité durable clé en main, la possibilité de réaliser des études pour la faisabilité et de fournir l’équipage et le type de bateau adapté.” Pour ses deux autres lignes, RiverCat a fait appel à la société Damen et à ses catamarans, plus grands, pour transporter un plus grand nombre de passagers. Une centaine de voyageurs pourront prendre place sur les six bateaux prévus pour la liaison quotidienne entre Alfortville et Issyles-Moulineaux, dont le trajet total devrait durer une heure dix minutes à une heure et quart. “Ce sera un bateau salon. Les Franciliens pourront y travailler car il y aura un café bar et un accès au réseau Wi-Fi. Le trajet coûtera entre 3 et 8 euros, avec des services préférentiels”, précise le responsable. Tous les bateaux, sur les trois lignes, pourront transporter des vélos et des vélos cargo.
Pour l’appel à projets, des aides de VNF permettront de financer les escales et une partie du service. Pour les deux autres lignes, RiverCat précise qu’il dispose déjà en partie des financements qui, seront complétés par une levée de fonds. “Nos sociétaires sont aujourd’hui des entreprises privées. Des communes envisagent également de nous rejoindre”,