L’avenir des trottinettes électriques en libre-service entre les mains des Parisiens
Un référendum aura lieu le 2 avril sur le maintien dans l’espace public de ces deux-roues très contestés
C’était en 2018. La start-up américaine Lime avait décidé de conquérir le marché français en déployant plusieurs centaines de trottinettes électriques en libre-service à Paris. Un an plus tard à peine, six acteurs se disputaient la chaussée. En 2020, l’exécutif parisien a donc décidé de réguler le secteur, devenu un peu anarchique. Faute de pouvoir agir sur les trottinettes appartenant aux particuliers, il a tenté de limiter le nombre d’engins en circulation en autorisant trois opérateurs seulement (Dott, Lime et Tier) à proposer ces nouveaux deux- roues en location. Mais en raison des multiples infractions au Code de la
route constatées et du sentiment d’insécurité qu’elles provoquent, notamment par leur présence sur les trottoirs, les trottinettes s’attirent de nombreuses critiques. Après avoir fait un état des lieux avec les opérateurs en fin d’année dernière, exigeant qu’ils résolvent rapidement les problèmes, la ville
de Paris a décidé de s’en remettre aux habitants. Le 2 avril prochain, un référendum sur l’avenir de ces trottinettes en libre- service sera donc mis en place dans la capitale. Cette votation pourrait prendre la forme d’une élection classique, où seules les personnes majeures inscrites sur les listes électorales voteraient. Les modalités devraient rapidement être annoncées.
La question de l’impact environnemental
La maire, Anne Hidalgo, a pris position à titre personnel, annonçant vouloir mettre fin aux contrats des opérateurs. Une position que tout le monde ne partage pas : dans une tribune au journal ‘Le Monde’, la députée européenne Karima Delli estime que les trottinettes en libreservice ont un rôle à jouer pour décarboner les transports en milieu urbain, indiquant qu’il appartient à la ville de Paris d’imposer une régulation stricte et d’accompagner les bonnes pratiques. Parallèlement au vote, l’exécutif parisien a lancé une réflexion plus globale sur la cohabitation entre toutes les nouvelles formes de mobilité. Pour faciliter leur coexistence, Anne Hidalgo a annoncé, le 10 janvier dernier, vouloir rédiger un code parisien de la rue. Il viserait à harmoniser la circulation entre piétons, cyclistes, trottinettes, taxis, véhicules de livraison et bus. Le texte devrait être élaboré d’ici à juin 2023. Il ne pourra pas être contraignant, car la mairie n’a pas de compétence en matière de sécurité routière, mais il pourrait fixer un certain nombre de règles de bonne conduite dans l’espace public.
En raison des multiples infractions et du sentiment d’insécurité qu’elles provoquent, notamment par leur présence sur les trottoirs, les trottinettes s’attirent de nombreuses critiques
Un code parisien de la rue est à l’étude pour harmoniser la cohabitation entre piétons, cyclistes, trottinettes, taxis, véhicules de livraison et bus