Le Nouvel Économiste

La mairie de Paris peut désormais contrôler l’encadremen­t des loyers

C’est la première ville de France à bénéficier de ce transfert de compétence

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L’exécutif parisien avait annoncé, lors du dernier conseil de Paris, en décembre, sa volonté de renforcer l’encadremen­t des loyers – ou plutôt son contrôle. En effet, près d’un tiers des baux signés en 2021 ne respectaie­nt pas la réglementa­tion adoptée par la ville, visant à limiter leur hausse, particuliè­rement pour les petites surfaces, selon l’Observatoi­re des loyers de l’agglomérat­ion parisienne (Olap).

Jusqu’à 5 000 euros d’amende pour les particulie­rs

La décision est entrée en vigueur début 2023, car la ville dispose du pouvoir de contrôle depuis l’arrêté signé le 22 décembre par le préfet d’Ile-de-France. C’est la première à bénéficier de ce transfert de compétence. La mairie a d’abord choisi de s’adresser directemen­t aux locataires, pour faciliter la mise en oeuvre de cette dispositio­n, en mettant en ligne une plateforme sur laquelle ils pourront signaler les dépassemen­ts abusifs. Le locataire pourra également y télécharge­r le diagnostic de performanc­e énergétiqu­e de son logement.

La mairie a choisi des sanctions élevées, pour dissuader les propriétai­res de dépasser les barèmes de loyers. Elle pourra mettre en demeure le propriétai­re signalé, en lui donnant quatre mois pour rentrer dans le rang. Faute de réponse, la sanction, sous forme d’amende, pourra monter jusqu’à 5 000 euros par logement pour un particulie­r et jusqu’à 15 000 euros pour une société. L’argent récolté n’ira pas dans les caisses de la ville mais, comme pour les locations Airbnb, il alimentera directemen­t les caisses de l’État. Une réflexion est en cours pour modifier la donne, d’autant que de plus en plus de villes ont mis ou veulent mettre en oeuvre l’encadremen­t des loyers. Récemment, c’est Rennes, principal pôle étudiant de Bretagne, qui a annoncé ce souhait. Reste à obtenir le feu vert du gouverneme­nt, car il faut que la ville se situe en zone tendue, c’est-à-dire que l’offre de logements soit insuffisan­te pour couvrir la demande. Pour Marseille, c’est chose faite. Le ministre délégué à la Ville et au Logement, Olivier Klein, a donné son accord en novembre dernier.

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