Les legaltech s’emparent des enjeux de RSE
“Prendre ces engagements nous aide aussi à justifier des développements qui n’ont pas de vocation économique, mais qui sont en phase avec nos valeurs”, justifie la CEO d’Octolo, Inès Hamy.
Les legaltechs s’emparent de plus en plus des enjeux liés à la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Selon le Baromètre Legaltech 2021, par Maddyness, Wolters Kluwer et la Banque des Territoires, 30,3 % d’entre elles ont déployé une politique en ce sens, un chiffre qui ne cesse de progresser. Certaines se saisissent même de l’opportunité offerte par la loi Pacte pour se doter d’une raison d’être et devenir une entreprise à missions. C’est le cas d’Octolo, start-up créée en juillet 2022 et qui, à travers sa plateforme, met à disposition de gestionnaires d’entreprises (non cotées) ou d’associations un certain nombre d’outils facilitant la gestion de leur actionnariat. Parmi ceux-ci, l’automatisation de certaines tâches telles que l’envoi d’e-mails pour organiser des réunions, par exemple, ou un espace de vote en ligne pour les assemblées générales. Un dataroom permet également de stocker en un seul lieu tous les documents pour les retrouver facilement.
Pour Inès Hamy, CEO d’Octolo, la démarche d’adopter une raison d’être et de devenir une société à mission fait de son entreprise “un objet éthique, et pas seulement économique”. La startup s’est donc fixé plusieurs objectifs sociaux, sociétaux et environnementaux, tels que la diminution de son impact environnemental en favorisant un numérique responsable, l’optimisation de ses services pour ses clients bas débit, la promotion du dialogue et de la concertation entre toutes les parties prenantes, etc. Concrètement, ces engagements se traduisent par des documents optimisés par les développeurs d’Octolo pour occuper le moins d’espace possible dans les datacenters, la création d’un outil pour indiquer le nombre de femmes dans les conseils d’administration, et des tarifs dégressifs pour soutenir les créateurs d’entreprises.
“Prendre ces engagements nous oblige en grandissant à garder notre ADN. Par exemple en sélectionnant nos investisseurs, d’autant que nous sommes en pleine levée de fonds. Cela nous aide également à justifier des développements qui n’ont pas de vocation économique mais qui sont en phase avec nos valeurs, comme améliorer l’accessibilité de notre plateforme pour tous les types de publics”, justifie la CEO. Par ailleurs, si cette stratégie n’attire pas directement de nouveaux clients, “elle peut rassurer”, notamment sur le stockage de données en France. De même pour l’embauche de nouveaux talents : “ce positionnement nous permet d’engager le dialogue, de vérifier que les candidats adhèrent à nos valeurs”.