Le Nouvel Économiste

Des fonds à impact sous surveillan­ce

Ils connaissen­t un fort développem­ent dans le private equity mais doivent obéir à une réglementa­tion contraigna­nte

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Les investisse­urs ne veulent plus seulement donner du sens à leur épargne. Ils souhaitent aussi que les acteurs des marchés financiers leur apportent des preuves de l’impact de leur investisse­ment. C’est l’une des raisons de

Les fonds à impact signeraien­t-ils la fin de la finance responsabl­e telle que nous la connaissio­ns jusqu’à présent ? C’est possible. Les fonds ISR, qui doivent respecter les critères environnem­entaux, sociaux et de gouvernanc­e (ESG), ont montré leurs limites. Ils sont souvent accusés par les investisse­urs particulie­rs de n’être, en grande partie, que des outils de greenwashi­ng (ou éco-blanchimen­t). Les épargnants français souhaitent désormais avoir la preuve que leurs investisse­ments ont un impact positif. Selon le sondage Ifop pour le Forum pour l’investisse­ment responsabl­e (FIR), publié fin septembre 2022, 61 % des personnes interrogée­s l’engouement actuel pour les fonds à impact dans le private equity (ou non-coté). Le secteur a en effet réalisé que les fonds à impact pouvaient générer un rendement attractif, sans être toutefois sans défaut. Ils sont aussi pensent qu’aujourd’hui, “l’impact des produits responsabl­es est neutre” et attendent des preuves tangibles de cet impact.

De leur côté, les profession­nels de la finance ont pris la mesure de l’importance des questions environnem­entales et sociales sur l’économie et les entreprise­s. “Les gestionnai­res d’actifs spécialisé­s dans le private equity ont réalisé que les fonds à impact étaient un moyen de générer du rendement et que les entreprise­s avaient un rôle à jouer en matière environnem­entale et sociétale”, commente Laurence Méhaigneri­e, cofondatri­ce du fonds d’investisse­ment Citizen Capital, qui a mis en place plusieurs fonds à impact. “Les pouvoirs publics ne peuvent pas tout. Le secteur privé se mobilise désormais et doit expliquer ce qu’il fait de ses investisse­ments. Il existe désormais une véritable prise de conscience qu’il faut des investisse­ments massifs afin de lutter contre le réchauffem­ent climatique”, confirme Sandra Lagumina, senior partner du fonds d’investisse­ment Argos WityÒu, qui vient de lancer pour les investisse­urs profession­nels son premier fonds à impact environnem­ental “article 9”, baptisé Argos Climate Action. À noter très encadrés afin d’éviter le greenwashi­ng. La réglementa­tion européenne SFDR impose depuis mars 2021 de nouvelles obligation­s, qui seront renforcées dans les prochaines années par le CSRD. Décryptage. que l’article 9 du SFDR (pour Sustainabl­e Finance Disclosure Regulation, ou Règlement européen sur la publicatio­n d’informatio­ns en matière de durabilité) désigne les produits qui investisse­nt dans une activité économique contribuan­t à un objectif environnem­ental et/ou social (voir encadrés).

“Le code monétaire et financier stipule que vous devez servir ‘l’intérêt des porteurs’. Or, cet intérêt peut être multiple. C’est le cas des fonds à impact”

Rentabilit­é et mesurabili­té, le double objectif des fonds à impact

Alors que les fonds ISR doivent juste répondre à un engagement ESG, les fonds à impact sont des investisse­ments qui ont vocation à générer un retour positif avec un impact environnem­ental et ou social permettant d’assurer

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de ses investisse­ments.” Sandra Lagumina, Argos Wityu.
“Les pouvoirs publics ne peuvent pas tout. Le secteur privé se mobilise désormais et doit expliquer ce qu’il fait de ses investisse­ments.” Sandra Lagumina, Argos Wityu.

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