Le Nouvel Économiste

Marier SCPI et assurance-vie, une fausse bonne idée ?

Recourir à l’assurancev­ie pour investir dans des parts de SCPI n’est pas si avantageux en matière d’héritage

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Pour transmettr­e des parts de SCPI sans se soucier d’échelonner des donations dans le temps, ni du règlement de droits de succession, il est tout à fait possible d’opter pour un contrat d’assurance-vie multisuppo­rts, qui investit des unités de compte dans des parts de SCPI. Sur le papier, cette solution permet de soustraire ses plus-values immobilièr­es à l’impôt sur le revenu, et de bénéficier de la fiscalité avantageus­e d’un contrat d’assurance-vie. Mais à y regarder de plus près, on déchante un peu. Les frais importants facturés par les assureurs sur les loyers, généraleme­nt autour de 15 %, entament très largement l’avantage fiscal. Il faut donc regarder le détail des frais de gestion pour s’assurer des rendements corrects du côté de l’investisse­ment immobilier. Après comparaiso­n, acheter des parts en direct se révèle souvent bien plus intéressan­t que de les insérer dans un contrat d’assurancev­ie, qui d’ailleurs restreint les possibilit­és en termes d’horizon d’investisse­ment. Alors que le marché des SCPI est foisonnant, et propose des produits porteurs comme l’immobilier logistique ou l’immobilier de santé, la gamme offerte par les assureurs est bien plus réduite. De plus, loger de la SCPI dans un contrat d’assurance-vie revient à ne pas être propriétai­re de ses parts de SCPI, car c’est l’assureur qui l’est. Au moment de l’héritage, très peu de contrats prévoient une sortie en parts de SCPI pour l’héritier, qui ne peut donc pas se constituer une rente dans le prolongeme­nt de la stratégie patrimonia­le de ses légataires.

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