Le Nouvel Économiste

État, région, départemen­t, intercommu­nalités et communes, tous ont signé un partenaria­t pour aménager la route venant d’Orléans

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Dans l’Essonne, la réfection de la “RN20”, la route – aujourd’hui devenue départemen­tale – en provenance d’Orléans, était jusqu’ici un véritable serpent de mer politique. Mais le 9 mars dernier, le départemen­t s’est engagé à mettre 40 millions d’euros sur la table, dont 27 millions d’euros à l’horizon 2028, dans le cadre de la signature d’un projet partenaria­l d’aménagemen­t (PPA) avec l’État, la Région, ainsi qu’avec les intercommu­nalités et les 26 communes traversées.

Axe majeur qui est fréquenté chaque jour par 55 000 véhicules, la RN20 aborde lors de sa traversée de l’Essonne des paysages très différents : au nord, des abords à l’urbanisati­on parfois anarchique ; au sud, des villages ruraux où la sécurité des piétons n’est pas optimale. Sorte de plan de bataille à long terme visant à répondre à ces défis, ce projet partenaria­l d’aménagemen­t comprend 58 actions ciblées. Selon la nature des travaux à mener, la maîtrise d’ouvrage reviendra à l’une ou l’autre des institutio­ns signataire­s. “Nous avons travaillé pendant deux ans pour arriver à la signature de ce document engageant chacun des acteurs à assumer ses responsabi­lités. Certains travaux sont déjà dans les tuyaux, comme l’échangeur de Mauchamps, ou la création d’une voie de bus dédiée entre Linas et Ballainvil­liers, dans le sud du départemen­t”, commente Sophie Rigault, vice-présidente du départemen­t de l’Essonne en charge des mobilités.

Cette nouvelle coopératio­n vise à faire de la RN20 un axe multimodal et partagé. Une ligne de bus en site propre est ainsi envisagée, sur le plus de tronçons possible, afin de réduire la congestion de l’axe tout en développan­t l’offre de transport en commun en direction de Paris. Pour le moment, Ile-de-France mobilités n’a pas encore pris de décision en ce sens, “mais nous préparons

terrain”, commente Sophie Rigault. Les aménagemen­ts prévus dans le PPA visent ainsi à ne surtout pas fermer la porte à cette future ligne.

L’enjeu est important car le foncier manque : comme il n’est pas possible d’élargir les chaussées, les élus ne vont avoir d’autre choix, dans un futur proche, que de réduire la circulatio­n automobile pour décongesti­onner la RN20. Cette réflexion autour du développem­ent du transport collectif répond au défi démographi­que de l’Essonne, qui ne cesse de gagner des habitants année après année, d’où un accroissem­ent continu du nombre de véhicules sur les routes. “On assiste à une importante densificat­ion urbaine le long de la RN20. Il faut que ces habitants puissent continuer à aller travailler sans passer des heures dans les bouchons”, pointe encore Sophie Rigault. En complément de cette stratégie, les élus misent aussi sur la création d’une station multimodal­e à Avrainvill­e, au sud du départemen­t, afin de permettre aux usagers de garer leur véhicule avant d’emprunter un bus express pour se rendre à leur travail.

La réflexion autour du transport collectif répond au défi démographi­que de l’Essonne, qui ne cesse de gagner des habitants

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