Le Nouvel Économiste

Paris propose ses équipement­s de santé aux généralist­es le soir et le week-end

Les médecins sélectionn­és pourront y exercer en premier recours pour désengorge­r les services hospitalie­rs

- PAR LAURENT CALIXTE

C’est un fait : à Paris, il est de plus en plus difficile d’avoir accès à un médecin généralist­e le soir ou le week-end. Mais se précipiter aux urgences au moindre problème de santé n’est pas non plus une solution, comme le rappelle le rapport du Sénat publié en mars 2022, ‘Sortir des urgences’. Selon ce rapport en effet, le nombre de passages aux urgences a doublé entre 1992 et 2019, grimpant de 10,1 millions à 21,2 millions. Pour tenter de stopper ces arrivées massives et pas forcément justifiées à la porte des hôpitaux, le rapport souligne notamment que “le développem­ent des maisons médicales de garde à proximité

des services d’urgence et l’expériment­ation de consultati­ons par un cabinet médical au sein même de ces services (…) sont autant d’outils pour contribuer au désengorge­ment des urgences hospitaliè­res”. Suivant la logique de ce rapport sénatorial, la ville de Paris souhaite donc soutenir une offre de soins non programmés qui permette de limiter le recours aux urgences hospitaliè­res. À cette fin, la municipali­té favorise les formes regroupées de l’exercice médical : centres de santé (associatif­s, mutualiste­s, municipaux), maisons de santé, cabinets libéraux en exercice collectif. Et des plages de soins non programmés, accessible­s sans rendez-vous (comme aux urgences), sont organisées dans les centres de santé de la ville.

1 000 consultati­ons réalisées en novembre

Restait également à optimiser au mieux les structures existantes,

notamment en leur permettant de fonctionne­r sur des plages horaires élargies. La première expériment­ation, d’une durée de quatre mois, a commencé en juillet 2022 dans les locaux du centre de santé Yvonne-Pouzin (IIIe arrondisse­ment), l’un des sept centres répartis sur cinq arrondisse­ments dont la ville de Paris est gestionnai­re. Les locaux ont ainsi été mis à dispositio­n d’un partenaire pendant les heures de fermeture, de 20 heures à minuit en semaine, et de 9 heures à minuit les week-ends. L’expériment­ation a été jugée “très satisfaisa­nte” puisque, entre juillet et novembre, plus de 1 000 consultati­ons ont pu être assurées en soirée et week-end. Contente de ce test grandeur nature, la ville de Paris poursuit sa démarche et propose aujourd’hui à des médecins généralist­es d’occuper pendant trois ans les salles de consultati­on de quatre de ses centres pendant

leurs horaires de fermeture. Les équipement­s concernés sont les centres de santé Yvonne-Pouzin (Paris IIIe) et Épée-de-Bois (Ve), le centre de vaccinatio­n Tiphaine (Ve) et le centre médico-social Boursault (XVIIe).

Un appel à projets a été lancé afin de sélectionn­er des médecins candidats souhaitant expériment­er l’activité de “premier recours”. La mise en place effective est espérée pour mi-juillet 2023.

Le nombre de passages aux urgences a doublé entre 1992 et 2019, passant de 10,1 millions à 21,2 millions

Entre juillet et novembre, plus de 1 000 consultati­ons avaient pu être assurées en soirée et week-end.

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en soirée et les samedis, dimanches et jours fériés.
La ville de Paris veut permettre à des médecins d’utiliser certains de ses équipement­s de santé, comme le centre de l’Épée-de-bois, dans le Ve arrondisse­ment, en soirée et les samedis, dimanches et jours fériés.

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