Rencontre avec…
“Notre modèle repose sur un tandem constitué d’un mentor et d’un apprenant. Deux êtres humains d’abord.”
À la massification de l’enseignement, LiveMentor répond par l’exact inverse : “notre modèle repose sur du ‘one-to-one’, avec un tandem constitué d’un mentor [tuteur] et d’un apprenant. Deux êtres humains d’abord, puis de la technologie aux bons endroits”, résume Anaïs Prétot, CEO de cet organisme de formation dédié à l’acquisition des compétences nécessaires à une création d’entreprise. Durant trois mois, durée la plus fréquente, l’apprenant aura rendez-vous une fois par semaine avec son mentor ; le reste de la formation se fait en asynchrone, à l’aide de différents contenus accessibles où et quand l’apprenant le souhaite.
“Nous n’avons pas inventé grand-chose, le tutorat est vieux comme le monde”, relativise Anaïs Prétot, bien qu’aucune balade socratique n’ait rassemblé plus de 2 000 personnes en parallèle en un même lieu. Mais l’essentiel est ailleurs, dans la mise en relation savamment choisie d’un tuteur – généralement entrepreneur dans la filière visée – et d’un apprenant, laquelle suppose une alchimie à plusieurs niveaux : personnalités, carrière, secteur concerné, style… “À nous de trouver la meilleure association”, explique Anaïs Prétot, qui admet sans ambages s’inspirer de l’expertise, indétrônable en la matière, des applications de rencontres.
L’online gage d’inclusion
Pour sa CEO, l’online n’est pas simplement plus économique et plus flexible. Il permet de s’ouvrir à des publics d’ordinaire éloignés de la formation. C’est ainsi presque par hasard que ses équipes ont réalisé qu’un quart de leurs apprenants étaient des seniors, qui y trouvent une possibilité de se former “sans se heurter à l’obstacle un peu complexant d’un retour à l’école”, mais aussi que les femmes en représentaient les deux tiers, soit deux fois plus que la moyenne des créateurs d’entreprise. “Beaucoup ont un travail, certaines des enfants. Comment voudriez-vous qu’elles calent une formation dans leur emploi du temps ?” questionne Anaïs Prétot. Le taux de passage à l’action est lui aussi éclairant : 56 % des apprenants créent bien leur propre structure à l’issue de leur tutorat, un pourcentage nettement supérieur à celui des cursus “entrepreneuriat” des grandes écoles.