Trois questions à… “Un enjeu majeur est de démystifier les maths grâce à une meilleure culture scientifique”
Les outils en ligne que Younss Messoudi propose dans son blog ‘J’ai 20 en maths’, peuvent aider les élèves qui veulent se remettre à niveau avant d’intégrer des filières scientifiques post-bac.
N’en fait-on pas trop avec les maths ?
En France, effectivement, les mathématiques sont “la” matière. Sur le plan symbolique, elles sont synonymes d’excellence, pour nous qui nous classons au coeur de l’élite mondiale dans ce domaine et collectionnons les médailles Fields. On estime à 18 % du PIB français l’apport des métiers liés aux mathématiques et sciences de l’ingénieur. Une forte pression est donc mise sur les maths à tous les étages de la société, de la famille aux entreprises, en passant par les gouvernants.
Cette pression est-elle de nature à décourager les élèves ?
Elle contribue à nourrir une peur de cette matière et, quand ils le peuvent, les élèves évitent ce qui leur fait peur. Un enjeu majeur est de démystifier les maths grâce à une meilleure culture scientifique. Il faut rappeler aux jeunes la place qu’occupent les mathématiques dans la réalité et dans les applications avec lesquelles ils vivent en permanence, tels les réseaux sociaux, faits de codes et d’algorithmes.
Mais cette pression a aussi une grande influence sur les enseignants. Eux aussi subissent ces attentes au sujet des maths, qu’ils sont bien en peine de cacher à leurs élèves. À l’école primaire, la majorité d’entre eux viennent de filières littéraires, et ont sans doute une crainte de ne pas savoir transmettre une matière assez éloignée de leurs études. Par ailleurs, un diplômé de mathématiques peut sans difficulté rejoindre des secteurs – data, banque, assurances, crypto, etc. – qui lui offriront une rémunération cinq ou six fois supérieure au salaire qu’il toucherait à l’école. La réforme a eu une réponse toute trouvée face à la pénurie de profs de maths : réduire les maths !
Comment l’enseignement supérieur peut-il s’adapter ?
C’est justement de ce côté-ci que ‘J’ai 20 en maths’ a trouvé le plus de partenaires. Les écoles d’ingénieurs, notamment, sont mises au défi d’intégrer des lycéens aux niveaux hétérogènes. Notre outil peut les aider, en offrant une première solution pour compenser le retard des futurs étudiants. Ainsi, un bachelier pourra améliorer son niveau de maths au cours de l’été sur notre plateforme, avant d’intégrer le programme de remise à niveau prévu par sa formation à la rentrée. Un seul but : rattraper le niveau perdu en chemin.