Le coût de ces bicyclettes pousse les usagers vers des accessoires haut de gamme
Dans le monde du deux-roues non motorisé, la percée du vélo à assistance électrique (VAE) est irrésistible. En 2022, les ventes ont encore bondi de 45 % par rapport à 2021. Un succès qui se ressent notamment chez Véligo, le service de location de VAE mis en place par Ile-de-France Mobilités. “Nous avons fait un très bon mois de janvier, avec une moyenne de 55 souscriptions par jour”, témoigne Agnès Presberg, directrice générale adjointe du développement mobile de Véligo. Plus de 73 000 Franciliens ont déjà fait appel à ce service né en septembre 2019, et “seulement 5 % d’entre eux ne s’estiment pas convaincus par l’expérience”.
Ce succès dans le monde de la petite reine a également des répercussions sur les accessoires, auxquels les utilisateurs accordent davantage d’importance. “Le VAE a changé la demande des accessoires car il est plus cher, analyse Frédéric Jung, chef de produits vélos chez Decathlon. Les gens y font davantage attention et cela a augmenté nettement la qualité des antivols. Il y a eu chez nous un glissement de l’offre vers les antivols de haute sécurité.”
Le coût n’est pas la seule caractéristique qui pousse les propriétaires à dépenser davantage pour les accessoires. La vitesse à laquelle un VAE peut rouler a également augmenté les besoins en matière de sécurité. Le port du casque, très répandu en France malgré l’absence d’obligation, doit beaucoup au VAE. Pour Moustache Bikes, une des marques iconiques de VAE en France, cette demande grandissante d’accessoires ouvre le champ des possibles. “C’est un vrai sujet de réflexion, dit Grégory Sand, cofondateur de la marque, qui se contente pour l’instant de proposer des sacoches. L’électrique crée un vrai besoin d’accessoires nouveaux, de surcroît en ville. Il y a encore beaucoup de choses à inventer”.
Cette évolution, le premier vendeur français qu’est Decathlon l’a clairement identifié. “Ce n’est plus seulement un loisir, donc on monte en gamme, pour le vélo comme pour l’accessoire, concède Frédéric Jung. Nous avons enregistré une hausse des prix de plus de 50 % en cinq ans sur la bagagerie. Ce n’est plus un problème de vendre des produits chers chez Decathlon.”
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