Le Nouvel Économiste

Il est possible de la déposer en anticipant d’éventuels futurs produits ou services

-

Une entreprise qui souhaite se développer en franchise doit protéger sa marque. “Lorsque vous avez développé une marque, une enseigne et un savoir-faire spécifique, il faut avoir conscience de la valeur que constituen­t ces actifs et en assurer une jouissance paisible aux membres de votre réseau”, explique Vanessa Bouchara, spécialist­e en droit de la propriété intellectu­elle au sein du cabinet Bouchara & Avocats. Pour devenir franchiseu­r, précise l’avocate, la tête de réseau doit “disposer d’une marque distinctiv­e, qui soit en mesure de distinguer les produits et/ou services de l’entreprise de ceux de ses concurrent­s, marque qui devra être enregistré­e pour ce qui correspond exactement à l’activité développée dans le réseau”. Vanessa Bouchara rappelle qu’il est également possible de “la déposer plus largement, pour anticiper les éventuels futurs produits ou services qui seraient associés à la marque”.

Avant cela, il est important, ajoutet-elle, de “s’assurer que la marque n’est pas descriptiv­e de l’activité proposée, parce que si c’est le cas, elle ne serait pas protégeabl­e, et donc pas en mesure de permettre à son titulaire de disposer d’un monopole d’exploitati­on sur les termes”.

Autre prérequis indispensa­ble, vérifier la disponibil­ité du signe envisagé en tant que marque, avec notamment une recherche d’antériorit­é. “Pour être valable, une marque ne doit pas tromper le consommate­ur, ne pas reprendre de mots ou symboles interdits, ne doit pas être contraire à l’ordre public. C’est ainsi que des marques comprenant le mot ‘mafia’ ont pu par exemple être refusées à l’enregistre­ment. Par ailleurs, elle ne doit pas porter atteinte à des droits antérieurs, notamment à des marques, dénominati­ons sociales ou noms de domaine”, signale Vanessa Bouchara.

À noter que des recherches sur le site de l’Institut national de la propriété intellectu­elle ou de l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectu­elle ne suffisent pas. Il est absolument nécessaire d’entamer une recherche complète par l’intermédia­ire d’un spécialist­e en propriété intellectu­elle. ■

Newspapers in French

Newspapers from France