Le coût de ce type d’instrument peut paraître prohibitif, car il faut compter entre 8 et 10 % d’intérêts plus Euribor

Dans les solutions alternatives de financement proposées aux entreprises technologiques figure notamment un outil baptisé “venture loan” ou “venture debt”. Historiquement, cet emprunt spécialement dédié aux sociétés innovantes n’a pas vraiment trouvé sa place dans l’Hexagone, malgré une tentative d’immixtion au début des années 2000. Mais dans le contexte actuel, certains en font le pari, même si ces instruments sans effet de dilution restent réservés à un petit nombre. La société de gestion Isai a ainsi inauguré son fonds Isai Growth Lending I en septembre dernier, avec l’objectif de réunir 80 millions d’euros. Idem pour la Banque Wormser, qui a annoncé début avril avoir lancé son fonds Venture Loan II avec un objectif de levée de 40 millions d’euros. “Nous proposons un emprunt sur quatre ans, avec un an de franchise en capital, aux entreprises innovantes affichant plus de 1 million de marge brute, une forte croissance et un objectif de rentabilité à court terme, détaille Marc Wormser, directeur général de la banque. Nous devons avoir la conviction qu’elles aient la capacité à rembourser grâce à leur activité, pour leur octroyer ce qui s’apparente à un ‘bridge to profitability’.” Le coût de ce type d’instrument peut paraître prohibitif, car il faut compter entre 8 et 10 % d’intérêts plus Euribor. Certains acteurs anglo-saxons peuvent en proposer en France, mais cela relève de l’exception. Autre possibilité : “la BEI offre ce type d’instrument en vue de financer la recherche et le développement, essentiellement en biotech et medtech, sous deux formats différents : avec BSA (equity kicker), pour les sociétés sans revenus identifiés ou n’ayant pas encore reçu l’aval des autorités sanitaires pour leurs produits, ou avec royalties”, explique Farah El-Bsat, associée du cabinet d’avocat Gide – qui a récemment conseillé la BEI lors du venture loan consenti à la biopharma GeNeuro.