“L’IA permet de répondre à une demande des investisseurs qui souhaitent un certain niveau de personnalisation à un coût acceptable”
Il y a tout juste un an, en novembre 2022, l’agent conversationnel ChatGPT, développé par l’entreprise américaine OpenAI, a débarqué auprès du grand public. Depuis, pas un jour ou presque ne passe sans que le sujet de l’intelligence artificielle (IA) et de son impact sur les métiers ne soit abordé. Le secteur de la gestion d’actifs n’y échappe pas. D’autant plus que ses acteurs sont de gros consommateurs de données. “Les gérants de portefeuille ont constamment besoin d’accéder à des données financières et extra-financières pour se forger un avis sur les valeurs dans lesquelles ils investissent. Ils passent beaucoup de temps à lire des analyses et à décrypter des données”, souligne Mathilde Sauvé, directrice du développement et du marketing au sein de LBP AM. Une multitude d’informations qu’ils doivent ensuite classer, trier, sélectionner, etc. pour faire ressortir celles dont ils ont besoin et qui sont les plus pertinentes. Ce qui varie forcément d’un client à un autre. Dans cette tâche, l’IA tire son épingle du jeu et “fait gagner du temps”, reconnaît l’experte. Mais son utilisation n’est pas nouvelle. “Nous avons l’habitude depuis longtemps de nous appuyer sur des outils de modélisation financière et de traitement de l’information financière et non financière. De ce point de vue, l’IA présente une évolution intéressante, qui permet aux professionnels de la finance, d’une part, de prendre en compte plus de données dans la décision d’investissement et, d’autre part, de répondre à une demande des investisseurs qui souhaitent un certain niveau de personnalisation à un coût acceptable”, estime David Vaillant, responsable global finance, stratégie et participations chez BNP Paribas Asset Management. Sans pour autant menacer les métiers de la gestion d’actifs. “Les mécanismes financiers sont complexes et je pense que, pour encore quelques années, les décisions d’investissement permettant d’assurer la performance [du portefeuille, ndlr] pour le client final resteront prises par des individus plutôt que par des ordinateurs”, considère Pierre Bouhanna, dirigeant et gérant de portefeuille chez Igea Finance. Comme pour beaucoup de professions et de secteurs où la relation humaine est centrale, l’IA ne devrait donc pas remplacer les gestionnaires d’actifs de sitôt.