Les troubles psychiques expliqués aux policiers
LES FORCES DE L’ORDRE ont souvent affaire à des personnes présentant des troubles psychiques. Mais comment les identifier, comment les aborder, sans y avoir été formé ? Hier, trois policiers municipaux et trois agents de surveillance de la voie publique (ASVP) de Corbeil-Essonnes ont été reçus à la Maison du Coudray, un établissement qui accueille des adultes souffrant de troubles psychiques. En juin, les policiers municipaux étaient venus à la rencontre des résidents.
« Les policiers nous parlent souvent des difficultés qu’ils rencontrent face à de telles personnes », souligne Arnaud Grand, le directeur. « Nous ne sommes pas des spécialistes, reconnaît Guillaume, policier municipal. Une fois, j’ai eu quelqu’un de très violent à la gare de Corbeil. J’ai appris par la suite qu’il était schizophrène. Il n’était pas agressif au départ. Mais il avait les yeux exorbités. Je me suis dit : c’est pas bon, et j’ai pris mes distances. »
DISCUTER ET RESTER CALME
Florence Renard-Goncalves, infirmière en psychiatrie depuis 27 ans, et Alexia Delongeas, éducatrice, évoquent toutes les psychoses recensées, troubles bipolaires, psychose infantile, psychopathie… et surtout la schizophrénie et ses multiples symptômes. S’il n’existe pas une recette miracle, le plus important est de beaucoup discuter et de rester calme.
Alexia donne quelques pistes pour repérer un schizophrène souffrant d’hallucinations auditives, un cas courant : « Si la personne vous paraît en dehors de la réalité, ne vous regarde pas vraiment et cligne des yeux, c’est qu’elle est en train d’écouter ses voix. »
Quant à ceux souffrant d’hallucinations visuelles, « ils aiment mettre des bonnets, ça les apaise. Ils peuvent se raser les sourcils, ce sont de petits repères ». « J’ai eu quelqu’un, très alcoolisé, qui ne pouvait pas traverser un couloir car il voyait des crocodiles », se souvient Guillaume. « Pour lui, c’était réel. Lui dire le contraire empirerait les choses », recommande Florence.