COURSE NOCTURNE
De retour de l’Oise, à une heure bien avancée de la nuit, l’autoroute, déserte, se remplit soudainement après le péage de Senlis, en direction de Paris. Devant moi, trois paires de feux arrière, alignées sur les trois voies, m’alertent et m’obligent à couper le si utile régulateur de vitesse. La triplette se rapproche de plus en plus vite. Il faut freiner de plus en plus fort… Mais à quoi jouent-ils ? Me voilà désormais bloqué derrière les trois voitures qui roulent au pas. Ont-ils un différend ? Si oui, ce n’est pas le lieu pour en découdre. Est-ce un guetapens ? Ma tension monte aussi vite que la vitesse de ma voiture a diminué. Soudain, toutes ces questions qui m’empêchent de klaxonner ou de multiplier les appels de phares, s’envolent.
Les conducteurs mettent les gaz dans cette immense ligne droite maintenant dégagée. Je comprends que ces amateurs de vitesse ont créé leur piste en laissant partir les voitures devant eux. Je ne les reverrai plus. Ouf…