La lanceuse d’alerte désabusée
LA CHERCHEUSE Emmanuelle Amar, responsable du Registre des malformations congénitales en Rhône-Alpes (Remera), est surprise par les derniers chiffres communiqués hier par Santé publique France. « Ils disent qu’il y a 18 cas suspects d’enfants nés sans bras entre 2000 et 2014… après avoir dit l’inverse pendant longtemps. Je ne comprends pas leurs conclusions », nous déclare-t-elle.
Elle est d’autant plus surprise que, dans un premier temps, Santé publique France avait, au cours d’une conférence de presse le 4 octobre, semblé minimiser les premières alertes émises par le réseau Remera, en estimant même qu’il n’y avait « pas d’excès de malformations dans l’Ain ». Emmanuelle Amar est donc perplexe : « Au départ nous avons été très vivement critiqués, alors que c’est pourtant nous qui avons mis ce sujet sur la place publique. On a l’impression qu’ils veulent nous démolir. »
La chercheuse et son équipe sont d’ailleurs toujours inquiets pour leur avenir. « Nous avons eu un entretien de licenciement aux Hospices civils de Lyon, puis on nous a dit le 29 octobre que le licenciement était suspendu. Mais suspendu ne veut pas dire annulé. On n’est pas très rassurés quand on voit la tournure des événements. »