Des marins pas comme les autres Gavignet « joyeux » parisien
Trois Parisiens prendront le large, dimanche, avec le départ de la Route du rhum, pour une traversée de l’Atlantique en solitaire.
Sidney Gavignet assume son côté bobo, son amour pour le Xe arrondissement de Paris où il s’est installé après avoir longtemps vécu à La Courneuve et à Issy-les-Moulineaux. Il a pourtant grandi dans les montagnes, auprès de son père, berger, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Et celui qui rêvait d’entrer à l’école du cirque est devenu marin professionnel, tout en vivant en région parisienne : « Même avec un pied à La Trinité-sur-Mer, je ne me voyais pas vivre dans le microcosme de la voile. J’aime m’aérer mais être aussi avec mes amis parisiens qui ne sont pas du milieu. »
La voile lui a « permis de voyager ». Et loin. Quatre Volvo Ocean Races (tour du monde en équipage qui dure neuf mois) où il a trimbalé son épouse, journa- liste, et ses deux filles au gré des étapes, et une aventure avec Oman Sail, lors de laquelle il formait de jeunes Omanais à la voile. « Habiter Paris, près des aéroports, ça a ses avantages », sourit-il.
A bientôt 50 ans, il assure que la voile, « c’est bientôt terminé ». Le marin professionnel s’est engagé sur la Route du rhum dans la modeste classe Rhum (multicoques de 39 à 59 pieds), mais pour un projet hautement symbolique. Il navigue « bénévolement » sous les couleurs des cafés Joyeux, établissements qui oeuvrent en faveur de l’intégration des personnes souffrant d’un handicap cognitif et mental (l’un a ouvert récemment dans le quartier de l’Opéra, à Paris). « Un projet humain très fort », résume Gavignet.
Sidney Gavignet est devenu marin professionnel tout en habitant à Paris.