Le Pays Briard

« Gardons cet esprit d’aventure »

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ÀEn 1987, que signifiait la convention signée entre l’État, Disney, la Région et le Départemen­t ?

C’était la première fois que l’on avait cette convention public-privé. L’État s’est alors engagé sur le développem­ent d’une zone qui couvrait les deux tiers du Val d’Europe. À l’époque, cela s’appelait encore le secteur 4 de Marne la Vallée. Sur les 3 000 hectares, Disney possédait des droits sur 1 945 hectares.

À quoi ressemblai­t le Val d’Europe en 1987 ?

À l’époque, le Val d’Europe comptait 4 500 habitants répartis sur les cinq communes qui le composent. Aujourd’hui le Val d’Europe compte 36 000 habitants. En 1987, c’était un secteur à vocation agricole. La plus grande commune était Coupvray qui est devenue aujourd’hui la plus petite. Chaque commune avait sa petite mairie. Magnyle-Hongre je disposais de 30 m2 dont la moitié était réservée au conseil municipal. La mairie disposait d’un secrétaire à tierstemps et d’une technicien­ne d’entretien. Aujourd’hui Magnyle-Hongre compte 170 employés communaux.

Comment les élus locaux ont accueilli l’arrivée de Disney sur leur territoire ?

Cela nous est tombé dessus comme le ciel sur la tête. Nous n’étions pas au courant de la convention entre Disney et l’État. Les médias parlaient en fait du bras de fer entre Paris et Barcelone pour accueillir Disney. Mais les Américains avaient déjà jeté leur dévolu sur Paris de par son côté emblématiq­ue. Avec la convention, ils ont aussi renégocié beaucoup de choses comme la création d’une gare TGV et la venue du RER. Cela faisait partie de la corbeille de la mariée. Cette convention c’était du donnant-donnant.

Qu’elle a été la contributi­on de l’État et de Disney dans le cadre de cette convention ?

Disney se devait d’investir sur le territoire et de créer de la richesse. L’État a concédé de son côté des droits et avantages particulie­rs à Disney. Les pouvoirs publics investisse­nt dans le projet en contrepart­ie de recettes fiscales. Les recettes fiscales générées par le Val d’Europe ont permis aux communes de réaliser la totalité des équipement­s publics mais aussi la constructi­on du réseau primaire (voirie, bassin, réseaux des eaux usées et pluviales). Depuis 30 ans, les communes ont investi plus d’un milliard d’euros via le SAN.

Que représente la convention pour vous aujourd’hui ?

La convention avec Disney demeure encore aujourd’hui une superbe aventure… Mais il est vrai que cela donne aussi le vertige. Nous étions 4 500 et nous serons 60 000 habitants d’ici 2030. Nous avons totalement transformé le paysage. Nous avons créé une ville en moins de 50 ans là où d’autres mettent des siècles. En tant qu’élus, il a fallu nous former en droit, urbanisme et finance pour assumer le développem­ent du territoire.

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