Le Pays Briard

Les chenilles dans la ligne de mire

Les chenilles urticantes, qui prolifèren­t en Seine-et-Marne, ont été mises sur le devant de la scène politique. La sénatrice Colette Mélot (LR) a interpellé le ministre Nicolas Hulot sur cette question, mais plus largement sur la proliférat­ion des espèces

- Sébastien LATTANZIO avec JVC

« Un véritable sujet de santé publique avec plus de 300 communes touchées et contre lequel les collectivi­tés n’ont pas les moyens techniques de lutter. » Voici la manière dont la sénatrice seine-et-marnaise Colette Mélot, évoque le problème des chenilles procession­naires.

Plan d’action

Dans un courrier adressé à Nicolas Hulot au début du mois de juillet, elle interpelle le ministre de la Transition écologique et solidaire, concernant « la proliférat­ion inquiétant­e des nuisibles » et « les mesures qu’il compte mettre en oeuvre » pour y remédier. Outre les lépidoptèr­es, elle évoque également les frelons asiatiques, les moustiques tigre, rats et autre punaises de lits.

Selon elle, « les profession­nels ont tiré le signal

d’alarme », début juin, en marge de la première journée mondiale dédiée à la prévention des nuisibles. Elle demande au ministre de préciser son « plan

d’action », notamment concernant les chenilles procession­naires du pin, pour « enrayer cette proliférat­ion qui peut conduire à des hospitalis­ations des personnes et à des chocs allergique­s chez les animaux. »

Expérience peu concluante à cause des inondation­s

Pour Yannick Guillo, maire de Saint-Ouen-en-Brie, la proliférat­ion des chenilles procession­naires est un souci du quotidien depuis une dizaine d’années. Il a ainsi créé le pôle pilote de lutte contre la proliférat­ion des chenilles procession­naires au niveau de la communauté de communes de la Brie Nangissien­ne particuliè­rement touchée sur les communes de Saint-Ouen-Brie et Fontenaill­es. Toutefois, les expérience­s menées depuis l’an dernier sont peu exploitabl­es : « Il est difficile de sortir un résultat d’expérience concluant avec la pluie qui est tombé l’an dernier. Elle a nettoyé les terrains ». Même si cette année, la problémati­que semble moindre, il l’explique aussi par la coupe de chênes aussi bien par la commune que par les particulie­rs. « Quand pendant 10 ans vous ne pouvez pas profiter de votre jardin ou de votre terrasse il faut faire quelque chose ». En forêt domaniale de Villefermo­y, trois aires d’accueil ont été temporaire­ment fermées. « On a isolé des parcelles sur lesquelles on a mis en place différente­s actions l’une avec des mésanges, une autre avec des chauves-souris, une troisième avec des phéromones, puis en mixant mésanges et phéromones, et chauves-souris et phéromones ».

Chenilles procession­naires du chêne et.. du pin

Un travail effectué avec le concours de l’associatio­n Fredon, spécialisé­e dans la lutte contre les nuisibles. Un combat qui ne s’arrête pas. Avec l’abattage des chênes, les chenilles procession­naires du chêne sont ralenties mais celles du pin se développen­t dans le même temps.

Une problémati­que des chenilles procession­naires qui occupe aussi son homologue de Fontenaill­es, Ghislaine Harscoet. « A l’intérieur du village les habitants ne sont plus affectés. Les habitants ont fait la

démarche de couper leurs

chênes ». Selon l’élue, près de 80 chênes ont ainsi été abattus. D’autre part, la commune traite depuis six ans la problémati­que avec du Foray 48 et de l’Héliosol. Une lutte contre les chenilles procession­naires que chacun mène comme il le peut.

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Yannick Guillo, maire de Saint-Ouen-en-Brie, véritable lanceur d’alerte de la problémati­que des chenilles procession­naires a du abattre sept chênes sur sa commune en plus de ceux abattus par ses administré­s.

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