Les chenilles dans la ligne de mire
Les chenilles urticantes, qui prolifèrent en Seine-et-Marne, ont été mises sur le devant de la scène politique. La sénatrice Colette Mélot (LR) a interpellé le ministre Nicolas Hulot sur cette question, mais plus largement sur la prolifération des espèces
« Un véritable sujet de santé publique avec plus de 300 communes touchées et contre lequel les collectivités n’ont pas les moyens techniques de lutter. » Voici la manière dont la sénatrice seine-et-marnaise Colette Mélot, évoque le problème des chenilles processionnaires.
Plan d’action
Dans un courrier adressé à Nicolas Hulot au début du mois de juillet, elle interpelle le ministre de la Transition écologique et solidaire, concernant « la prolifération inquiétante des nuisibles » et « les mesures qu’il compte mettre en oeuvre » pour y remédier. Outre les lépidoptères, elle évoque également les frelons asiatiques, les moustiques tigre, rats et autre punaises de lits.
Selon elle, « les professionnels ont tiré le signal
d’alarme », début juin, en marge de la première journée mondiale dédiée à la prévention des nuisibles. Elle demande au ministre de préciser son « plan
d’action », notamment concernant les chenilles processionnaires du pin, pour « enrayer cette prolifération qui peut conduire à des hospitalisations des personnes et à des chocs allergiques chez les animaux. »
Expérience peu concluante à cause des inondations
Pour Yannick Guillo, maire de Saint-Ouen-en-Brie, la prolifération des chenilles processionnaires est un souci du quotidien depuis une dizaine d’années. Il a ainsi créé le pôle pilote de lutte contre la prolifération des chenilles processionnaires au niveau de la communauté de communes de la Brie Nangissienne particulièrement touchée sur les communes de Saint-Ouen-Brie et Fontenailles. Toutefois, les expériences menées depuis l’an dernier sont peu exploitables : « Il est difficile de sortir un résultat d’expérience concluant avec la pluie qui est tombé l’an dernier. Elle a nettoyé les terrains ». Même si cette année, la problématique semble moindre, il l’explique aussi par la coupe de chênes aussi bien par la commune que par les particuliers. « Quand pendant 10 ans vous ne pouvez pas profiter de votre jardin ou de votre terrasse il faut faire quelque chose ». En forêt domaniale de Villefermoy, trois aires d’accueil ont été temporairement fermées. « On a isolé des parcelles sur lesquelles on a mis en place différentes actions l’une avec des mésanges, une autre avec des chauves-souris, une troisième avec des phéromones, puis en mixant mésanges et phéromones, et chauves-souris et phéromones ».
Chenilles processionnaires du chêne et.. du pin
Un travail effectué avec le concours de l’association Fredon, spécialisée dans la lutte contre les nuisibles. Un combat qui ne s’arrête pas. Avec l’abattage des chênes, les chenilles processionnaires du chêne sont ralenties mais celles du pin se développent dans le même temps.
Une problématique des chenilles processionnaires qui occupe aussi son homologue de Fontenailles, Ghislaine Harscoet. « A l’intérieur du village les habitants ne sont plus affectés. Les habitants ont fait la
démarche de couper leurs
chênes ». Selon l’élue, près de 80 chênes ont ainsi été abattus. D’autre part, la commune traite depuis six ans la problématique avec du Foray 48 et de l’Héliosol. Une lutte contre les chenilles processionnaires que chacun mène comme il le peut.