Les derniers témoins
Qui se souvient de la Libération d’août 1944 ? Les témoins sont de moins en moins nombreux. Ceux qui aujourd’hui viennent nous rappeler ces faits, ces derniers survivants, n’étaient que des enfants à l’époque. Qui a vu les premiers chars américains arriver en Brie il y a 73 ans ? Qui honorent encore les dernières victimes de ce conflit, tués quelques heures avant la liesse de la délivrance ? À l’évocation de ces journées inoubliables, certains lecteurs nous ressortent les photos de la Libération et des chars entrant dans Coulommiers par Rebais. Photos jaunies de gamins sur les chars, de bouquets offerts aux vainqueurs. Les cloches sonnent. Les bouchons des bouteilles de cidre sautent. Les maisons sont pavoisées. Les mémoires sont encore vivaces de ces instants à jamais gravés. Tel Briard évoque les caches d’armes, un autre des actes de résistance menés jusqu’au bout, mais aussi les représailles et l’exécution de jeunes combattants dont le souvenir est gravé dans la pierre. L’arrivée des alliés fait l’objet de cérémonies en ville et dans certaines communes. La première sortie officielle au retour des vacances, hélas c’est le voile de l’indifférence qui se jette sur ces commémorations car les habitants, qui n’ont pas connu la guerre, y participent peu. Pourtant les acquis du Conseil National de la Résistance (CNR) initiés au lendemain du conflit restent les fondements de notre modèle social basé sur l’égalité des citoyens. Pour que la mémoire se perpétue pour le bien de tous, certaines initiatives sont prises. Des villages ont même décidé d’écrire un livre relatant ces faits historiques. La commune de Bellot l’a rédigé de façon collective dès 2002. Ainsi, l’arrivée de l’armée Patton, les parachutages, la fin des restrictions sont actés. À La Ferté-sous-Jouarre, une reconstitution de grande ampleur et une exposition permettent chaque année de mesurer, au Pâtis de Condé, la force de l’apport des troupes américaines au retour de la liberté. Un excellent relais pour que la mémoire perdure.