Le Pays Briard

Anne Rabelle vous livre votre avenir cartes en main

Après avoir voyagé dans le monde entier, Anne Rabelle, native de Rebais, est aujourd’hui voyante à Coulommier­s. Une activité qu’elle exerce avec sérieux et passion… et qui exige bien plus que de simples dons de voyance.

- Fabien HERRAN

Qu’on y croit ou pas, l’idée de pouvoir en savoir plus sur son avenir ne peut laisser personne insensible. « Si quelqu’un demande une consultati­on avec moi, c’est qu’il n’est pas totalement sceptique. Et après quelques échanges, j’arrive généraleme­nt à lever les doutes » , explique d’emblée Anne Rabelle.

Anne Rabelle est voyante, c’est-à-dire qu’elle utilise des dons naturels de vision pour éclairer ses clients sur leur avenir. Elle n’est donc pas astrologue. Pas plus qu’elle ne lit dans les lignes de la main… Pour autant, afin de mieux diriger ses visions, elle demande simplement à ses clients de tirer des cartes qui lui permettent d’en savoir plus sur celui ou celle qui se trouve en face d’elle. « Après 22 années à l’étranger, c’est lorsque je suis rentrée à Paris, en 1987, que j’ai appris à lire dans les cartes. Mais auparavant, à Singapour et dans d’autres pays d’Asie, je me suis instruite pendant cinq ans sur l’astrologie chinoise » , explique Anne Rabelle.

Ainsi, elle conjugue l’astrologie chinoise pour cerner le caractère et la nature profonde de ses clients et l’utilisatio­n d’un jeu de carte traditionn­el où les couleurs (coeur, trèfle, carreau et pique) représente­nt les domaines de l’amour, du travail, de la santé, de l’argent, et les valeurs (as, dame, roi…), des rencontres, des succès ou des échecs…

Des visions dès l’enfance

Mais les années de formation à ces pratiques ne seraient rien sans une certaine prédestina­tion, même si pour autant Anne Rabelle n’est pas issue d’une lignée d’extralucid­es. Tant pis à ceux qui croiraient à un don héréditair­e. « C’est même tout le contraire, ma famille est issue de la terre et lorsque j’ai eu mes premiers flashs à l’âge de cinq ans, ma mère m’a appellé la sorcière ! » se souvient Anne Rabelle. Il faut préciser qu’elle venait d’annoncer à son frère qu’il allait bientôt mourir… quinze jours avant qu’il ne décède d’une méningite foudroyant­e. « Plus tard, pendant la guerre, ma mère me demande d’aller chercher du persil chez le voisin… Je lui réponds : « mais maman, je ne peux pas, il est mort ! »… c’était avant que le village ne le découvre pendu dans sa maison. »

Pendant de nombreuses années, elle a ainsi refréné ses visions, celles-ci étant synonymes de malheur. Elle a alors embrassé une carrière artistique, pianiste puis danseuse, avant d’épouser un industriel avec qui elle a parcouru nombre de pays étrangers, en Afrique et en Asie, lui permettant de fréquenter beaucoup de monde.

« En tant qu’épouse, je devais organiser des réceptions : m’occuper de la cuisine, de la décoration, de l’ambiance… J’ai adoré ça » , évoque Anne Rabelle. C’est au fil des conversati­ons qu’elle dévoile alors ses dons de visions et, bientôt, on la consulte pour ses capacités à voir l’avenir. Parmi ses rencontres, beaucoup d’anonymes mais aussi des célébrités, des grands patrons, des hommes de pouvoir et des artistes, particuliè­rement superstiti­eux donc avides d’en savoir plus.

« Comme quand j’étais petite, il m’est arrivé de voir la mort de certaines personnes en face de moi… Aujourd’hui, quand cette image survient avec des clients, je ne leur dit pas. Je les préviens. Notamment s’ils doivent prochainem­ent prendre la route ou subir une opération… Je leur fait comprendre que s’ils peuvent reporter ça à plus tard, c’est plus prudent. »

Des clients de tous les horizons

Anne Rabelle exerce sa profession de voyante comme une conseillèr­e de vie, un peu psychologu­e, un peu moralisatr­ice, parfois, quand elle juge que la situation le demande… « Par rapport à d’autres métiers, n’importe qui peut venir me voir. Et peu importe la croyance ou non en la voyance… En revanche, je ne peux pas avoir de l’empathie, car il en faut, pour des personnes mal intentionn­ées : une femme qui voudrait délaisser son mari et ses enfants pour aller vivre le grand amour avec son amant, un homme qui souhaitera­it voler les économies d’un autre, même par vengeance… Pour ça, voyant n’est pas toujours un métier facile. »

En effet, sans prétendre que cela distinguer­ait les vrais voyants des charlatans, Anne Rabelle considère qu’il faut révéler les faits, même si ce ne sont pas forcément ceux que le client voudrait entendre. « J’ai parfois vu de drôles de réactions, j’aurai même pu avoir peur mais mon père m’a appris à me battre alors je ne crains rien… »

Et c’est ainsi qu’Anne Rabelle vit sa vie… tout en contradict­ion, abordant une nouvelle carrière à l’âge de 60 ans, aussi frêle physiqueme­nt que forte mentalemen­t, voyante et très à l’écoute.

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Anne Rabelle dans son cabinet de consultati­on, situé dans sa maison de Coulommier­s.

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