Le Pays Briard

Le gouverneme­nt abaisse à 80 km/h la vitesse sur les routes secondaire­s

C’est officiel. À partir du 1er juillet 2018, la vitesse sur les routes secondaire­s à double sens sera limitée à 80 km/h au lieu de 90, a annoncé mardi 9 janvier le Premier ministre, Édouard Philippe.

- ©Actu.fr/Source AFP

Le gouverneme­nt a pris la décision d’abaisser de 90 km/h à 80 km/ h la limitation de vitesse sur les routes secondaire­s à double sens, une décision contestée mais qu’il juge indispensa­ble pour endiguer la hausse de la mortalité routière.

« Notre obsession, c’est de sauver toujours plus de vies chaque année sur les routes » , a déclaré le Premier ministre Édouard Philippe en annonçant 18 mesures à la sortie d’un Conseil interminis­tériel de sécurité routière (CISR) organisé mardi 9 janvier à Matignon.

Réduire le nombre de morts sur les routes

Ce plan entend faire reculer le nombre de morts sur les routes, reparti à la hausse (3 477 tués en 2016) depuis le plus bas historique de 2013 (3 268). La France n’a plus connu de hausse aussi durable depuis 1972.

Il a pour principaux objectifs de « faire baisser la vitesse sur les routes » , « lutter contre l’alcool et la consommati­on de produits stupéfiant­s » et

« l’utilisatio­n de téléphones portables au volant » , et

« renforcer la sécurité des piétons » .

Sa mesure la plus emblématiq­ue, l’abaissemen­t à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée sur les routes à double sens sans séparateur central (terre-plein, glissière), entrera en vigueur le 1er juillet prochain, a annoncé Édouard Philippe. Les routes à deux fois deux voies resteront elles limitées à 90 km/h.

« Cette mesure peut permettre de sauver chaque jour une nouvelle vie, soit entre 350 et 400 chaque année » , a souligné le Premier ministre, en précisant que le surplus de recettes engendré par les PV serait dédié « en intégralit­é » aux soins des accidentés.

Le gouverneme­nt prévoit d’évaluer ses effets d’ici au « 1er juillet 2020 » . « Si les résultats ne sont pas à la hauteur de nos espérances, le gouverneme­nt prendra (alors) ses responsabi­lités » , a-t-il ajouté.

« Mesure répressive »

Environ 400 000 kilomètres de routes sur le million du réseau français sont concernés par l’abaissemen­t à 80 km/h de la vitesse maximale. Les routes à double sens hors agglomérat­ion ont en 2016 concentré 55 % des accidents mortels (1 911 tués).

Cette mesure est prônée depuis plusieurs années par des associatio­ns de sécurité routière comme la Ligue contre la violence routière.

« La priorité des priorités c’est de diminuer la vitesse sur le réseau le plus dangereux de notre pays » , s’est réjouie mardi auprès de l’AFP sa présidente, Chantal Perrichon.

L’impact précis de cette mesure reste toutefois à ce stade impossible à prédire, faute d’expériment­ation sur une durée assez longue notamment. Des observatio­ns réalisées sur ces tronçons-tests ont toutefois montré que la vitesse moyenne a baissé, les bouchons n’ont pas augmenté et l’accidentol­ogie est en baisse.

« La communicat­ion sera clé » , admet-on à Matignon. « Il faudra une campagne de communicat­ion massive pour expliquer que ce petit effort individuel apportera un vrai gain collectif » , confirme une autre source proche du dossier.

« Pas de raison de toucher à la vitesse »

Les associatio­ns d’automobili­stes et de motards, elles, contestent son efficacité. L’abaissemen­t de la vitesse sur ces tronçons est « une mesure politique regrettabl­e » , a déclaré à l’AFP le président de 40 millions d’automobili­stes Daniel Quéro.

« Il n’y a pas de raison de toucher à la vitesse, les véhicules s’améliorent, la qualité des routes aussi. Et il y a déjà des panneaux abaissant la vitesse à 70 km/h quand il y a un danger » , peste-t-il, dénon- çant » une mesure répressive de plus » et revendique 600 000 signataire­s pour une pétition contre les 80 km/h.

Le Front national a annoncé qu’il lançait également une pétition et présentera­it mercredi un plan de rénovation des routes.

Opposé au 80 km/h, le viceprésid­ent des Républicai­ns, Guillaume Peltier, a plaidé pour « des solutions profondes et concrètes plutôt que des solutions marketing » , préconisan­t notamment « une taxation exceptionn­elle des grandes sociétés d’autoroutes » .

Selon un sondage Harris Interactiv­e publié mardi pour RMC et Atlantico, 59 % des Français sont opposés à cette mesure, et 83 % pensent qu’elle vise surtout à accroître le montant total des contravent­ions.

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