« Une mesure prise sans concertation et sans compensation » XAVIER VANDERBISE.
Xavier Vanderbise, 4e vice-président du conseil départemental en charge des routes, des transports et des mobilités, réagit sur la limitation de vitesse sur le réseau secondaire. En effet, la mesure concerne la quasi-totalité des 4 333 kilomètres du résea
C’est précisément en Seine-et-Marne, le 11 décembre dernier lors d’une visite consacrée à la sécurité routière, que le Premier ministre Edouard Philippe avait annoncé qu’il était favorable à la baisse de la vitesse maximale sur les routes secondaires à 80 km/h. « Déjà, à cette occasion, je lui avais indiqué dit qu’il aurait fallu une phase de concertation avec les collectivités concernées » rappelle d’emblée Xavier Vanderbise.
Avec la confirmation de la mise en place de cette mesure pour le 1er juillet prochain, le M. Routes du département ne cache pas son inquiétude, le département étant directement impliqué. « Comme pour les transferts de compétence par le passé, l’État demande aux départements de faire, sans concertation et sans compensation et, qui plus, est dans un délai réduit. »
Mais si Xavier Vanderbise regrette la décision sur la forme, il pointe aussi un problème de fond : « Celui qui ne res- pecte pas aujourd’hui la limitation à 90 km/h ne respectera pas plus la limitation à 80 ! Le gouvernement considère que la diminution de la vitesse est le facteur sur lequel il faut se pencher en priorité pour diminuer le nombre d’accidents… Pourquoi pas, mais dans ce cas, le nombre de contrôles aurait pu être augmenté. D’autres facteurs comme l’alcoolémie et la prise de stupéfiants sont accidentogènes, mais le gouvernement a sciemment séparé ces deux facteurs pour mettre en avant la survitesse au volant ! Rappelons aussi que chez nos voisins européens, on roule plus vite sur les réseaux secondaires… Au moins, le gouvernement a également décidé de davantage sanctionner l’usage du téléphone portable au volant, mais c’est une maigre consolation. »
Quoi qu’il en soit, la direction des routes du Conseil départemental a moins de six mois pour se mettre en conformité avec la nouvelle loi. « Les services sont en train de comptabiliser précisément le nombre de panneaux qu’il faudra changer. Aujourd’hui, sachant que nous avons 4 333 kilomètres de réseau départemental, cela va engendrer un coût de plusieurs millions d’euros, sans compter la nécessaire mobilisation des agents pour démonter les anciens panneaux et mettre en place les nouveaux… Autant d’argent qui aurait pu être consacré à la rénovation et à la réhabilitation de certains axes ce qui, et là on le sait, est efficace dans l’amélioration de la sécurité routière » , déplore le vice-président du conseil départemental.