Frédéric Pannier, gardien de la mémoire de Lao Chin Hua
Frédéric Pannier recherche une salle pour son exposition de photos anciennes. En attendant, il assure la promotion de son livre sur la vie d’un célèbre Castel.
Dans la cité poétique, beaucoup de Castels se souviennent de la copie conforme de la maison natale de Jean de La Fontaine reproduite sur un char… Avec la statue du fabuliste installée à l’avant et sa superbe décoration florale, il a ouvert durant dans les années 50, le défilé des fêtes à Jean de leur enfance. Ce char était l’oeuvre de l’ébéniste et peintre chinois Lao Chin Hua, figure estimée de la cité des fables où il s’était installé dans les années 30. Il est décédé le 27 décembre 1990 à l’âge de 80 ans à l’hôpital de Château-Thierry. « Il a défilé chaque année au mois de juin de 1955 à 1985 », rapporte Frédéric Pannier qui a consacré un ouvrage à ce personnage attachant qu’il a bien connu comme voisin.
Maison rasée
Au fil des années, l’artiste agrémentait son char de personnage représentant des personnages locaux… On revoit son atelier installé en centreville, avenue Joussaume-Latour, hélas aujourd’hui détruit et remplacé par un immeuble : « La maison a été rasée. » Un jardin proche, également disparu; abritait ses sculptures représentant les maires de la ville…
Si le souvenir de Lao Chin Hua traverse les années, c’est d’abord parce que la municipalité lui a dédié dès 2013 une plaque à sa mémoire à l’emplacement même de son atelier afin que les passants n’oublient pas son talent et sa personnalité attachante. « Une plaque avec photo », précise M. Pannier.
Frédéric Pannier, de Brasles, lui a donc consacré un bel ouvrage qui perpétue l’oeuvre de cet homme exceptionnel. Si le livre est sorti en 2010, il est toujours d’actualité et proposé à la vente par son auteur lors de différentes occasions comme lors d’une séance de dédicaces organisée à la librairie des fables, rue piétonne à ChâteauThierry : «Je ne le propose plus sur les brocantes, car ils n’acceptent pas du neuf. »
Nombreuses photos
Passionné par la vie de cet ébéniste hors pair, Frédéric Pannier a récupéré, deux ans après son décès, quelques objets, des documents inédits et surtout des photos d’époque dans un tas de vieux papiers représentant ses amis ou les meubles qu’il fabriquait. De la matière suffisante pour lui permettre de rédiger et d’illustrer avec précision son travail et son texte au fil des divers chapitres : « J’ai écrit ce livre en quatre mois pour préserver sa mémoire. »
Toujours intéressé par le passé, Frédéric Pannier collecte aujourd’hui les photos de classe. Il ne désespère pas de pouvoir les présenter lors d’une exposition. Son livre, bien sûr, sera là pour transmettre aux plus jeunes, mais aussi aux nouveaux habitants l’histoire et le parcours de Lao Chin Hua dont le hasard de la vie a voulu qu’il en rédige la biographie pour que ce Chinois du sud de l’Aisne ne soit pas oublié…