Le Pays Briard

ESTERNAY – LA FERTÉ-GAUCHER Une mauvaise année 2023, mais de bonnes nouvelles aussi

L’assemblée générale de la Fario du Grand Morin a fait état d’une perte sensible des adhérents, mais on fêtera en 2025 le centenaire de l’associatio­n et il y a des signes d’espoir.

- PÊCHEURS DE LA FARIO DU GRAND MORIN.

a Fario du Grand Morin est l’associatio­n des pêcheurs qui gère la pêche sur le Grand Morin entre Esternay, dans le départemen­t de la Marne, et La Ferté-Gaucher, dans le départemen­t de la Seine-etMarne. Elle a récemment tenu son assemblée générale dans cette dernière ville, mais «il y avait beaucoup de pêcheurs venus de la Marne. » Un représenta­nt des élus d’Esternay était également présent quand il a été noté l’absence de représenta­nt de la mairie de La Ferté-Gaucher.

LBaisse des adhérents

La saison écoulée a été marquée par une baisse importante des adhérents à l’associatio­n, baisse que le bureau impute à la pollution du Grand Morin par la station d’épuration d’Esternay en 2022. La baisse est de 11 % par rapport à 2022 et de -17 % par rapport à 2021.

Dans le détail, la Fario du Grand Morin a compté 253 adhérents en 2023, dont 55 qui ont pris une carte journalièr­e, soit une augmentati­on de 31 % avec une bizarrerie notée par Gaël Garin, le président : « Certains pêcheurs prennent une carte journalièr­e 5 ou 6 fois dans l’année, ce qui leur revient plus cher qu’un permis complet, je ne vois pas l’intérêt ! »

Finances

Les finances de l’associatio­n sont bonnes à fin 2023 avec 12 049,93 € de recettes et des dépenses de 11226,92 € ce qui laisse de disponible 16976,14 € dans les caisses. Mais, « nous prévoyons un déficit de 4032 € en 2024», a annoncé Gérard Laviron, le trésorier, avant d’en expliquer la raison : « Le repeupleme­nt en truites, 900 kg pour 7880 €, alevinage en truitelles pour 1 250 €, alevinage en ombrets 1 308,20 €, déplacemen­ts des pisciculte­urs 544 €, frais de repeupleme­nt 400 €, plus quelques autres dépenses dont possibleme­nt un repeupleme­nt de 100 kg de grosses truites pour 1000 €. Des dépenses qui seront compensées par 3000 € par la vente des permis de pêche, 6000 € par la fédération pour les repeupleme­nts, en baisse de 40 %, 650 € de subvention­s communales et les intérêts du livret A pour 400 €. Tout cela si tout se passe bien. »

Permis de pêche, repeupleme­nts, alevinages et travaux

Le prix du permis interfédér­al passe à 110 €, la carte personne majeure à 84 €, pour les femmes à 40 €, pour les mineurs à partir de 12 ans à 23,50 €, carte -12 ans 7 €, carte hebdomadai­re à 35 € et journalièr­es à 14 €. La pêche est autorisée sur le parcours le week-end, le lundi et les jours fériés, avec une limite de 4 truites par jour de pêche (et non pas 4 le matin et 4 l’aprèsmidi…). La taille minimale de capture est de 27 cm. Trois repeupleme­nts sont prévus les 2 mars, 30 avril et 30 juillet. Un alevinage est prévu en juin et un après la fermeture en septembre avec des truitelles.

Pour le brochet, de l’ouverture en 1re catégorie piscicole le 9 mars jusqu’à l’ouverture du brochet en 2e catégorie le 27 avril, remise à l’eau obligatoir­e des poissons, puis la taille minimale de capture est fixée à 60 cm.

Parmi les travaux à effectuer sur le long parcours de pêche, la remise en état des sautes-haies est une priorité. Des pêcheurs devront se porter volontaire­s pour cette tâche qui leur permet de passer facilement d’une propriété à une autre.

Sur la nature autour du Grand Morin

Un programme de restaurati­on des zones humides est envisagé sur le Grand Morin, 7 sites sont envisagés pour des études de faisabilit­é pour « un ou 2 qui seront validées ». La discussion sur comment les recréer en a fait se gausser plus d’un : « Quand les vannages sont supprimés, va-t-on devoir faire des saignées pour irriguer ces zones? » est un des commentair­es narquois entendus.

La problémati­que de l’effondreme­nt des berges a été abordée et les myocastors, plus simplement nommés ragondins, car cela fait mieux sur la carte des restaurate­urs, ont été pointés du doigt. Les abords des rives, avec la profusion des arbustes sauvages, sont sans solution sans l’interventi­on des propriétai­res des terrains, quand ces vergnes ne peuvent pas être coupés entre le 1er mai et la fin août « pour préserver la nidificati­on. »

Des pêches électrique­s ont permis de constater la persistanc­e de truites après la fermeture et «la présence d’un très grand nombre de lamproies de planer qui est un excellent indicateur d’eau de très bonne qualité ». Après la pollution, cet indicateur est une très bonne nouvelle.

Autre point de satisfacti­on, «les alevinages en truitelles que nous avons effectués dans les ruisseaux semblent intéressan­ts puisque nous retrouvons des poissons de belles tailles. »

La fédération de pêche pense placer le ru de La Noue en réserve. La Fario du Grand Morin n’en détenait pas les droits de pêche, mais le repeuplait. Si cela se fait, même les riverains n’auront plus le droit d’y pêcher.

Stations d’épuration

Avec un an de retard, les travaux de la station d’épuration d’Esternay ont commencé et il ne devrait plus se reproduire la pollution constatée en 2022. Le gros oeuvre devrait être achevé en avril-mai pour une mise en service à la fin juillet 2024, si tout va bien. Il a été noté la bonne collaborat­ion entre les services de la Communauté de communes de Sézanne Sud-Ouest Marnais et ceux d’Esternay avec l’associatio­n de pêche qui essaye « d’obtenir des compensati­ons » pour les dégâts subis par la rivière et ses population­s piscicoles.

Parmi les bonnes nouvelles pour la qualité des eaux de la rivière, « les stations d’épuration de La Chapelle et de Moutils ont été refaites et sont en service : on peut espérer que cela donne des résultats. » Il reste le cas compliqué de Meilleray.

La société fêtera en 2025 son 100e anniversai­re. « Nous souhaiteri­ons que vous nous soumettiez des projets pour cet événement », a déclaré Gérard Laviron avant que tous se retrouvent autour du verre de l’amitié.

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